Hier, l’Italie et la Grèce se sont mises d’accord sur les limites de leurs zones économiques exclusives (ZEE) en Méditerranée. Athènes cherche maintenant à conclure un accord similaire avec l’Égypte, dans une véritable bataille maritime diplomatique pour les eaux territoriales de la Méditerranée.
La Grèce est en mission pour récupérer le territoire maritime que la Turquie s’est approprié à la fin de l’année dernière. Une récupération qui a eu lieu dans le cadre d’un accord secret avec le soi-disant ‘gouvernement d’unité nationale’ en Libye. Malgré son nom, ce gouvernement ne contrôle que la partie occidentale du pays.
Cet accord est considéré comme invalide par la communauté internationale, les frontières maritimes autoproclamées de la Turquie traversant les eaux territoriales de Chypre et de la Grèce.
Le ‘Mare Nostrum’ de la Turquie
En pratique, la Grèce veut obtenir le soutien d’autres pays méditerranéens pour tuer dans l’œuf l’ambition turque de forer et trouver du gaz dans les eaux grecques (et par extension chypriotes).
En juin, le ministre grec des affaires étrangères se rendra donc également au Caire. L’Égypte soutient ‘l’armée nationale libyenne’ dirigée par le général Khalifa Haftar.
Il s’agit de l’autre acteur puissant dans le nid de guêpes libyennes qui lutte contre le ‘gouvernement d’unité nationale’ pour l’hégémonie dans ce pays déchiré par la guerre. Seul ce dernier est reconnu par l’ONU.
Un accord avec l’Égypte sera plus difficile qu’un accord avec l’Italie. Mais si la Grèce peut persuader le Caire de respecter la ZEE grecque, Athènes a d’importants atouts pour rappeler la Turquie à l’ordre.
En attendant, l’UE brille par son absence dans cette affaire. La Commission européenne s’engage du bout des lèvres à soutenir la Grèce et à renforcer le rôle de l’Europe en Libye. En pratique, Bruxelles reste très éloignée de tout ce qui a trait à la guerre civile libyenne.
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