Après la chute abrupte de certains altcoins, il y a une semaine, le bitcoin est reparti de plus belle, entrainant toutes les cryptos avec lui. Une vague impulsée par une succession de demandes d’ETF provenant d’institutions financières conventionnelles, malgré de récentes poursuites de la SEC.

Dans l’actu : Le cours du bitcoin a dépassé les 30 000 dollars. À l’heure d’écrire ces lignes, il se négocie aux alentours de 30.200 dollars (27.500 euros).

• Mercredi, le prix de la cryptomonnaie a même atteint les 30.749,45 dollars, soit son plus haut niveau depuis le 14 avril.
• C’est presque le double de son prix en début d’année, lorsqu’il ne valait que 16.547 dollars.
• Le montant total de bitcoins détenus par des « entités illiquides » a atteint un niveau record, selon les données de Glassnode, à 15.207.843 jetons.
• « Du point de vue de la structure du marché sur le BTC, nous avons rompu une tendance baissière majeure qui a commencé en avril cette année et a duré environ 2 mois. Par conséquent, la plupart des traders s’attendent à ce que nous testions au moins les 32.000 dollars. Une rupture de ce niveau ouvrirait ensuite la voie aux 36.000 dollars, puis aux 45.000 à 48.000 dollars« , indique à CNBC Vijay Ayyar, responsable des marchés internationaux chez CoinDCX, la plus grande bourse de cryptomonnaies d’Inde.

Effet boule de neige

L’élément déclencheur : La semaine dernière, BlackRock a déposé une demande de création d’un ETF bitcoin au comptant, qui suivrait le prix du marché sous-jacent du bitcoin.

• Un ETF (Exchange-Traded Fund) est un fonds négocié en bourse qui regroupe un ensemble de titres, tels que des actions, des obligations ou des matières premières. Il est conçu pour suivre de près la performance d’un indice spécifique, d’un secteur ou d’une classe d’actifs.
• Notons que Coinbase, une des principales plateformes d’échange de cryptomonnaies américaines, figure sur la liste des dépositaires de bitcoins pour cet ETF de BlackRock. Le même Coinbase poursuivi par la SEC pour des pratiques douteuses concernant notamment la règlementation sur les valeurs mobilières, dans le sillage de Binance.
• L’annonce de BlackRock a provoqué un véritable mouvement de foule vers la création d’ETF bitcoin : la semaine passée, des sociétés renommées telles que Fidelity, Invesco, Wisdom Tree et Valkyrie ont emboîté le pas au géant de l’investissement en soumettant des demandes à la SEC.

• Il n’en fallait pas plus à Cameron Winklevoss, cofondateur de la plateforme de cryptomonnaies Gemini, pour affirmer que « la Grande Accumulation » de bitcoins a commencé entre les institutions et les investisseurs particuliers.
• Il a fait remarquer que l’acquisition de bitcoins avant l’arrivée des ETF sur le marché grand public était similaire à un investissement réalisé avant une introduction en bourse, et que les opportunités d’achat de bitcoins se réduisaient rapidement. En d’autres termes : sauve qui peut pour acheter le plus vite possible.
• Ce que confirme sur Twitter le président de MicroStrategy, Michael Saylor : « La fenêtre permettant de devancer la demande institutionnelle pour le bitcoin est en train de se refermer ».

L’effet boule de neige : Suite à ces demandes, l’enthousiasme des investisseurs ne cesse de croître quant aux possibilités de voir des géants de la finance s’engager davantage dans le monde des actifs numériques.

• « La série d’annonces de demandes d’ETF bitcoin par de grandes institutions a définitivement ramené l’optimisme sur les marchés cryptographiques », explique Vijay Ayyar, avec la perspective d’une plus grande adoption par les institutions.
• Et il y a de quoi nourrir de l’espoir que cette tendance se poursuive : « Nous avons vu que ce mouvement était davantage motivé par des achats au comptant purs plutôt que par un mouvement de type liquidation à court terme, ce qui est tout à fait sain« , souligne-t-il.

La SEC renforce bitcoin

Il y a plus : le bitcoin profiterait également de la croisade de la SEC contre les stablecoins, comme l’USD Coin, et la finance décentralisée, selon la banque d’investissement Berenberg.

• Or dans cette course frénétique vers toujours plus de réglementation, le gendarme boursier américain cible surtout les valeurs mobilières, alors que le bitcoin ne tombe pas sous cette définition aux Etats-Unis. Le bitcoin y est considéré comme un actif numérique décentralisé qui n’est pas émis ou contrôlé par une entité centrale.
• Par effet contraire, le bitcoin est donc susceptible d’être le bénéficiaire final de cette répression de la SEC, selon la note de Berenberg.
• « La répression réglementaire donnera probablement naissance à une industrie cryptographique américaine plus axée sur le bitcoin qu’elle ne l’a été ces dernières années », prédit ainsi le rapport.
• En marge, la Fed devrait encore relever ses taux d’intérêt dans le courant de l’année, ce qui pourrait encore faire grimper le prix des cryptomonnaies.