En France, une cinquantaine de personnes condamnées pour terrorisme seront libérées dans les prochains mois. C’est ce qu’a annoncé la ministre française de l’Intérieur, Nicole Belloubet. La ministre a promis que ces individus seraient suivis de très près.
Une cinquantaine d’individus sur les 512 actuellement incarcérés dans des prisons françaises pour des faits de terrorisme sortiront de détention d’ici la fin de l’année prochaine. Une vingtaine d’entre eux seront libérables dès cette année.
450 détenus radicalisés
En outre, Mme Belloubet a expliqué que près de 450 détenus condamnés pour des faits de droit commun mais considérés comme “radicalisés” auront purgé leur peine dans les tout prochains mois, et qu’ils seraient libérables à ce titre d’ici la fin de l’année 2019.
Le procureur de la République de Paris, François Molins, a estimé qu’il s’agissait d’un sujet de préoccupation « majeur ». La ministre a indiqué que ces personnes seront soumises à un contrôle très strict : « Cela commence en détention, ces gens-là sont évalués, ils sont placés ensuite dans des lieux de détention qui correspondent à leur niveau de dangerosité et quand ils sortent de prison, il y a deux mots-clés?: nous anticipons leur sortie et nous les suivons de manière extrêmement précise », a-t-elle dit sur la chaîne de télévision BFMTV.
Des fiches très détaillées
La ministre a précisé que les services du renseignement pénitentiaire avaient constitué des fiches concernant ces individus, et que celles-ci sont transmises aux services de la sécurité intérieure ou du renseignement territorial. La tenue de ces fiches n’est pas évidente, car ces individus peuvent présenter un vaste éventail de profils, allant des plus violents, qui peuvent représenter une menace à court ou moyen termes, aux candidats au départ pour les zones de conflit du Proche-Orient, en passant par ceux qui pourraient opter pour le prosélytisme.
Les GED
Depuis les attentats du 13 novembre 2015, la France s’est dotée de groupes d’évaluation départementaux (GED) formés de policiers, de membres des services de renseignement classiques et pénitentiaire, des services sociaux, et d’autres institutions étatiques. Leur mission est de partager des informations pour évaluer la dangerosité de ces prisonniers. Les juges d’application des peines peuvent ensuite se fonder sur ces évaluations pour déterminer le suivi le plus approprié après leur libération.
La semaine dernière, le Premier ministre français, Édouard Philippe, s’était engagé à un suivi « sans naïveté » de ces détenus.