Lundi, les ministres des finances français et allemand, Bruno Le Maire et Olaf Scholz, devraient relancer une proposition pour instituer une taxe sur les transactions financières au niveau européen. C’est ce qu’a rapporté le journal Süddeutsche Zeitung
Selon cette proposition, les Etats membres participants auraient la possibilité d’utiliser les gains correspondants pour réduire leurs contributions au budget de l’Union européenne. En clair, ils pourraient déduire les gains de cette taxe de leur participation annuelle au budget de l’Union. Selon le journal, les 2 ministres auraient l’intention de lancer ce débat en marge d’une réunion de l’Eurogroupe qui doit avoir lieu aujourd’hui à Bruxelles. D’après eux, cette taxe serait « un élément important » pour renforcer la cohésion du bloc.
Une telle taxe existe déjà en France
Messieurs Le Maire et Scholz se sont inspirés du système de taxation qui existe déjà en France. Dans celui-ci, toutes les transactions portant sur des actions émises dans le pays par des sociétés avec une capitalisation supérieure à 1 milliard d’euros sont soumises à une taxe. Cependant, les 2 hommes ne seraient pas tout à fait d’accord concernant l’affectation des recettes d’une telle taxe. Selon Monsieur Le Maire, celle-ci devrait être totalement affectée au budget de la zone euro, tandis que son homologue allemand juge qu’une partie des recettes pourrait également être destinée au budget global de l’Union européenne.
La France, l’Italie, la Grèce et la Belgique
La France n’est pas le seul pays qui taxe les transactions financières au sein de l’Union européenne : la Grèce, l’Italie, mais aussi la Belgique ont également institué une telle taxe. Les 2 ministres veulent donc plus particulièrement discuter de l’affectation de cette taxe avec ces pays. De même, ils devraient formuler une proposition pour que les pays qui ne récupéreraient que de faibles gains avec cette taxe n’en soient pas pénalisés.
Cela fait 8 ans que l’idée d’une taxe sur les transactions financières revient périodiquement sur le tapis à Bruxelles. Ses partisans estiment qu’une telle taxe permettrait également de restreindre la spéculation excessive qui a contribué à la crise financière de 2008. Ses détracteurs redoutent qu’elle ne porte atteinte à l’activité des marchés financiers européens. En outre, la question de la répartition des gains ne fait pas l’objet d’un consensus.