Principaux renseignements

• Le groupe public français Orano a signé un important accord minier avec la Mongolie.
• L’accord porte sur l’exploitation d’un important gisement d’uranium en Mongolie, renforçant ainsi la sécurité énergétique de la France.
• Un investissement initial d’environ 500 millions de dollars est nécessaire avant le début de la production.

Le groupe public français Orano (anciennement Areva) et la Mongolie ont signé un important accord minier à Oulan-Bator. L’accord, qualifié d' »historique » par Paris, porte sur l’exploitation d’un important gisement d’uranium en Mongolie et vise à renforcer la sécurité énergétique de la France.

La mine mongole

Découvert en 2010 par les géologues d’Orano dans le désert de Gobi, ce gisement mongol est classé « de classe mondiale » avec des ressources estimées à 90 000 tonnes et une durée de vie prévue de trois décennies. La production devrait atteindre environ 2 500 tonnes par an, ce qui représente environ un quart de la consommation annuelle d’énergie nucléaire de la France.

Les négociations

Les négociations entre l’énergéticien français Orano et le gouvernement mongol ont duré plus de deux ans et ont abouti à la signature d’un protocole en octobre 2023. Cette signature a eu lieu lors de la visite d’État du président mongol Ukhnaa Khurelsukh en France. Le projet ne symbolise pas seulement une coopération économique importante, mais renforce également les liens diplomatiques entre les deux nations.

Laurent Saint-Martin, ministre français délégué au commerce extérieur, a qualifié l’accord d' »historique » en raison de son ampleur et de son importance stratégique pour les deux pays. Il a souligné qu’il contribuerait à sécuriser l’approvisionnement énergétique de la France et à renforcer sa souveraineté nationale.

Investissement

Orano a révélé que cette entreprise nécessitera un investissement initial d’environ 500 millions de dollars (455 millions d’euros) avant le début de la production avec un investissement total de 1,6 milliard de dollars (1,45 milliard d’euros) pendant toute la durée de vie de la mine. La phase de développement devrait durer quatre ans avant que l’extraction de l’uranium ne commence.

La Mongolie, acteur clé du marché de l’uranium

L’accord a été signé par Laurent Saint-Martin, Nicolas Maes, directeur général d’Orano et plusieurs responsables mongols. Ce projet franco-mongol est développé par Badrakh Energy, une joint-venture entre Orano et MonAtom, la compagnie minière publique mongole.

Laurent Saint-Martin a déclaré que grâce à cette entreprise, la Mongolie deviendra un acteur majeur sur le marché mondial de l’uranium. Avec le Canada et le Kazakhstan, la Mongolie rejoindra désormais la liste des principaux fournisseurs d’uranium de la France. Nicolas Maes a souligné que la production d’uranium en Mongolie contribuera à la production d’électricité à faible émission de carbone et garantira une chaîne d’approvisionnement sûre pour ses clients.

Selon RTE, le gestionnaire du réseau national de transport d’électricité, l’énergie nucléaire représenterait 65 pour cent de la production d’électricité en France d’ici 2023.

L’approbation de l’accord

Le parlement mongol a approuvé l’accord avec Orano le 10 janvier ouvrant ainsi la voie à sa signature officielle. La Mongolie, située entre la Chine et la Russie, vise à diversifier et à stimuler son économie historiquement dépendante de l’agriculture en tirant parti de ses richesses minérales. Outre le cuivre, la Mongolie est un important exportateur de minerai de fer et de charbon.

Orano est présent en Mongolie depuis 27 ans par le biais d’opérations minières. L’entreprise a déclaré avoir produit plus de 7 100 tonnes d’uranium à partir de ses sites miniers au Canada, au Kazakhstan et au Niger en 2023. Au Niger, où un coup d’État a eu lieu, Orano a perdu le contrôle opérationnel de sa filiale Somaïr en décembre en raison des interventions des autorités.

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