La dette mondiale n’a jamais été aussi élevée par rapport au produit intérieur brut (PIB), la valeur monétaire totale de la production de biens et de services.
La dette mondiale continue de s’accroître, comme le montre un rapport de l’American Institute of International Finance (IFF). Jamais auparavant le ratio de la dette, c’est-à-dire le rapport entre la dette mondiale et le PIB, n’a été aussi élevé qu’en 2019.
Le record a même été battu au cours des neuf premiers mois de l’année seulement. Durant cette période, la dette a augmenté de 9.000 milliards de dollars, portant le compteur à 253.000 milliards de dollars. Le ratio de la dette était de 322% du PIB, soit un peu plus qu’en 2016.
Plus de la moitié des dettes sont situées dans les pays industrialisés. La Nouvelle-Zélande, la Suisse et la Norvège enregistrent principalement des dettes des ménages, tandis que les États-Unis et l’Australie ont un énorme déficit budgétaire. Le Trésor américain a annoncé lundi, lors de la mise à jour budgétaire mensuelle, que le déficit total avait atteint 1.020 milliards de dollars en 2019.
Faible taux d’intérêt
L’IFF indique que les faibles taux d’intérêt sont la raison principale de l’accumulation de dettes. La Réserve fédérale américaine a baissé ses taux directeurs à trois reprises en 2019. Et les taux d’intérêt de la Banque centrale européenne n’ont jamais été aussi bas depuis la crise financière. Christine Lagarde, la nouvelle présidente de la BCE, a annoncé le mois dernier qu’elle ne comptait pas modifier cela pour l’instant.
Les marchés émergents sont moins endettés – 72.000 milliards au total – mais selon l’IFF, leurs dettes sont néanmoins en forte hausse depuis plusieurs années. Le ratio de la dette chinoise est de 310% du PIB, le plus élevé de tous les marchés émergents.
L’IFF prévoit que la dette mondiale va continuer à augmenter au cours de cette année. Au premier trimestre, elle devrait dépasser les 257.000 milliards de dollars.
L’avertissement de la Banque mondiale
La Banque mondiale a également récemment alerté les dirigeants politiques sur le danger d’une crise mondiale de la dette.
Dans la dernière édition des Perspectives économiques mondiales (PEM), sa publication semestrielle, l’institution prévient que, malgré des taux d’intérêt historiquement bas, une crise financière est toujours possible. ‘Les taux d’intérêt bas dans le monde entier rendent la dette plus gérable, mais cela n’offre qu’une protection précaire contre une crise financière. Le passé a montré qu’une accumulation de dette se termine généralement mal.’
Bien que la Banque mondiale s’attende à une légère accélération de l’économie cette année, elle avertit que ce mouvement ne sera pas généralisé. ‘Les turbulences financières dans les économies émergentes et les pays en développement menacent la croissance modeste à laquelle on s’attendrait normalement cette année’, pointe l’institution. ‘Le résultat dépendra principalement de l’amélioration des performances d’un certain nombre de grandes économies émergentes – comme l’Argentine, le Mexique et la Turquie – qui ont connu des difficultés l’année dernière.’