La Corée du Sud nomme son premier ministre civil de la défense en 64 ans


Principaux renseignements

  • Le président sud-coréen Lee Jae Myung a nommé Ahn Gyu-back, un législateur libéral, au poste de ministre de la Défense.
  • Ahn apporte une expérience de première main dans ce rôle, ayant présidé un groupe législatif chargé d’enquêter sur la loi martiale sous l’ancien président Yoon Suk Yeol.
  • Cette nomination marque un changement important par rapport à la tradition qui consistait à nommer des généraux à la retraite à ce poste.

Le président sud-coréen Lee Jae Myung est entré dans l’histoire en nommant Ahn Gyu-back, un législateur libéral ayant effectué cinq mandats, au poste de ministre de la défense du pays. Cette décision marque une rupture importante avec la longue tradition de nomination de généraux militaires à la retraite à ce poste.

La nomination de Ahn intervient alors que des poursuites judiciaires sont en cours contre plusieurs anciens responsables de la défense, dont l’ancien ministre de la défense, Kim Yong Hyun. Ces fonctionnaires font l’objet d’accusations criminelles liées à leur participation à l’application de la loi martiale sous l’ancien président Yoon Suk Yeol, qui a ensuite été inculpé de rébellion et démis de ses fonctions.

L’impact de la nomination d’Ahn

En tant que membre du parti démocrate de Lee et président d’un groupe législatif chargé d’enquêter sur les circonstances entourant le décret de loi martiale de Yoon, Ahn apporte une expérience de première main. Cette mesure autoritaire controversée a impliqué le déploiement de troupes lourdement armées dans les principaux bureaux du gouvernement, ce qui a suscité des appels en faveur d’un renforcement de la surveillance civile de l’armée. Pendant sa campagne, le président Lee s’est engagé à nommer un ministre de la défense civil, rompant ainsi avec une tradition qui a perduré même après la démocratisation de la Corée du Sud à la fin des années 1980.

Bien que Ahn soit soumis à une audition législative, le processus devrait être largement cérémonieux en raison de la majorité du parti démocrate à l’Assemblée nationale. Le consentement du Parlement n’est pas obligatoire pour que Lee nomme Ahn au poste de ministre de la défense. Parmi les nominations au sein du cabinet, seul le premier ministre nécessite l’approbation du parlement.

La vision de Lee pour l’armée

Le chef de cabinet de Lee, Kang Hoon-sik, a souligné l’importance historique de la nomination d’Ahn, déclarant qu’en tant que premier ministre civil de la défense depuis 64 ans, il sera chargé de guider et de superviser la transformation de l’armée après son implication dans la loi martiale.

Ahn est l’un des onze ministres nommés par Lee ce lundi. Parmi les autres nominations notables figurent celle de Cho Hyun, diplomate de longue date, au poste de ministre des affaires étrangères, et celle de Chung Dong-young, membre du Parlement depuis cinq ans, qui reprend son ancien rôle de ministre de l’unification.

Plus