Un peu plus de quatre ans après sa mise en service, le plus grand radiotéléscope du monde – situé en Chine – va s’ouvrir à la communauté scientifique internationale. Parmi les objectifs avoués, la recherche de signes de vie extraterrestre.
Construit entre 2011 et 2016 puis mis en service lors d’une phase de tests de plus de trois ans et enfin déclaré pleinement opérationnel en janvier 2020, FAST (pour Five-hundred-meter Aperture Spherical Radio Telescope) est l’un des plus grands symboles des énormes avancées de la Chine dans le secteur de la recherche spatiale.
Comme son nom complet l’indique, FAST mesure 500 mètres de diamètre. Ce qui fait de lui le radiotéléscope le plus grand du monde. Il se situe dans les montagnes de Pingtang, dans la province de Guizhou, au sud-ouest de la Chine. Afin de le protéger des ondes dégagées par les appareils des humains (smartphones, voitures, ampoules, ordinateurs), une zone de ‘silence radio’ a été instaurée dans un rayon de 5 km aux alentours. Un village de 65 âmes a d’ailleurs été évacué pour mener à bien le projet.
A quoi sert-il ?
La principale mission de FAST est de capter les signaux radio émis par les corps célestes, notamment les pulsars (des étoiles mortes tournant très rapidement sur elles-mêmes). Il permet de reconstituer une image des objets observés, ce qui est utile aux scientifiques pour mieux comprendre les origines de l’univers. Depuis sa mise en service, le radiotélescope chinois a déjà immortalisé 240 pulsars.
Au lancement de FAST, les scientifiques chinois avaient annoncé qu’un objectif consistait à rechercher des signes de vie intelligente extraterrestre.
‘FAST est bien placé pour mener des recherches sensibles sur les signaux radio indiquant une exo-intelligence’, a confirmé en mars dernier Li Di, un des responsables scientifiques du site, dans la revue Research in Astronomy and Astrophysics. Il a ajouté que ses équipes tentaient de recueillir et d’analyser les signaux de ‘milliers d’exoplanètes’.
En 2019, FAST a pu observer l’exoplanète GJ273b, trois fois plus grande que la Terre et située à 12 années-lumière de celle-ci. En analysant comment les ondes de l’étoile mère de l’exoplanète rebondissaient sur elle, les scientifiques ont calculé que si une civilisation extraterrestre y construisait une antenne de 70 gigawatts et envoyait des signaux à la Terre, ceux-ci pourraient être détectés par FAST, et vice versa.
FAST bientôt accessible à tout le monde, ou presque
Cette semaine, la Chine a annoncé que l’accès à FAST serait très prochainement ouvert aux scientifiques du monde entier. Ceux-ci pourront soumettre leur candidature aux Observatoires d’Astronomie nationale chinois à partir du 1er avril prochain.
La Chine s’attendant à un nombre important de demandes. Elle se donnera d’abord quatre mois avant d’accorder ses autorisations. Un panel d’experts locaux sélectionnera les chercheurs étrangers jugés les plus à même d’utiliser FAST efficacement et de faire progresser la recherche. Ceux-ci pourront accéder au radiotélescope à partir du 1er août.
‘Cette année, nous allons allouer environ 10% du total des créneaux d’observation aux demandes provenant de l’étranger’, a déclaré Jiang Peng, l’ingénieur en chef du télescope, à l’agence de presse officielle Xinhua.
On ne sait pas encore si la Chine fera payer ce service aux scientifiques étrangers.