La Bulgarie veut entrer dans “l’antichambre” de l’euro cette année

La Bulgarie veut devenir le 20e membre de la zone euro et elle envisage toujours de solliciter officiellement son adhésion la monnaie unique d’ici la fin du mois de juin. Cependant, la Banque Centrale Européenne et la Commission européenne estiment qu’elle n’est pas prête.

Dans un rapport publié la semaine dernière, la Banque Centrale européenne (BCE) reconnaît que la Bulgarie remplit les critères formels de l’adhésion à l’euro, grâce à son faible taux d’inflation, ses finances publiques saines et sa devise, la lev, déjà ancrée à l’euro.

De « sérieuses inquiétudes »

Toutefois, elle estime qu’il existe de “sérieuses inquiétudes” concernant la gouvernance de la Bulgarie et la capacité du pays à maintenir la convergence en matière d’inflation, compte tenu de la pauvreté de celui-ci. On lui reproche notamment son incapacité à lutter contre la corruption généralisée, et le manque d’indépendance de sa banque centrale. L’adhésion poserait un danger pour la stabilité des banques bulgares.

Enfin, la BCE note également que Sofia aurait toutes les peines du monde à surmonter son écart de pauvreté avec les autres pays membres de la zone euro. Le produit intérieur brut réel par habitant de la Bulgarie est de 6 300 euros, soit un cinquième de la moyenne de la zone euro. Le pays se classe comme le champion de la corruption au sein de l’Union Européenne, selon Transparency International.

Sofia veut intégrer le mécanisme MCEII dès cette année

La BCE, soutenue par la Commission Européenne, a ainsi tenté de refroidir les ambitions de Sofia, qui compte briguer cette année son entrée dans le mécanisme de taux de change MCE-II, une sorte d’”antichambre” dans laquelle les nations postulant à l’entrée de l’euro doivent passer pendant deux ans avant l’adoption officielle de la monnaie unique.

Mais elle a échoué à refroidir ses ardeurs. Le gouvernement bulgare a confirmé son intention de postuler officiellement à l’entrée dans le MCE II d’ici la fin du mois de juin. Il compte bien utiliser la présidence tournante de l’UE, que la Bulgarie occupe actuellement, pour faire avancer ce dossier. « Nous travaillons sur une feuille de route et nous allons bientôt conclure ce processus », a déclaré le ministre des Finances du pays, Vladislav Goranov, sur la chaîne de radio publique BNR. « Il n’y a aucune raison de changer notre stratégie de janvier consistant à solliciter cette adhésion dans la première moitié de l’année. »

Juncker: « Je dirais carrément que la Bulgarie est prête »

Le gouverneur de la banque centrale bulgare, Dimitar Radev, est du même avis. Dans un rapport publié sur le site de la banque, il a écrit que le désir de la Bulgarie d’entrer dans le MCE II ne devrait pas être bloqué, mais au contraire encouragé, étant donné les performances macroéconomiques du pays.

Au mois de novembre, le président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker, avait apporté son soutien à l’adhésion à l’euro de la Bulgarie. « Je dirais carrément que la Bulgarie est prête. Et si la Bulgarie postule, je la soutiendrai de tout cœur », avait-il déclaré.

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