Principaux renseignements
- La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a revu à la hausse ses prévisions de croissance économique pour 2025, à 3,1 pour cent.
- L’augmentation des niveaux d’endettement, l’inflation, les conflits prolongés et les tarifs douaniers posent des défis importants aux économies qui relèvent de la compétence de la BERD.
- La BERD s’inquiète de l’augmentation du ratio dette/PIB dans la plupart des pays membres et souligne les pressions inflationnistes dues à la demande.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a revu à la hausse ses prévisions de croissance économique pour 2025 à 3,1 pour cent, ce qui constitue la première augmentation depuis plus d’un an. Toutefois, la banque prévient que l’impact des tarifs douaniers et les conflits en cours freineront probablement la croissance en 2026.
Perspectives régionales
Ce rapport englobe les économies de l’Europe émergente, de l’Asie centrale, du Moyen-Orient et de l’Afrique. Il comprend notamment des données sur l’Irak et six pays d’Afrique subsaharienne – dont le Nigéria, le Kenya et le Ghana – qui sont inclus pour la première fois dans l’analyse de la BERD.
Selon Beata Javorcik, économiste en chef de la BERD, le rapport révèle un paysage économique complexe caractérisé par des pressions multiples et des modèles de croissance divergents entre l’Europe émergente et d’autres régions relevant de la compétence de la banque.
Défis à venir
L’augmentation des niveaux d’endettement, la résurgence de l’inflation, les conflits prolongés et l’imposition de droits de douane posent des défis importants à toutes les économies relevant du champ d’action de la BERD. Si les importations américaines en provenance de ces pays ont connu une croissance au cours du premier semestre 2025, cette tendance a été largement alimentée par le premier trimestre, avant l’entrée en vigueur des droits de douane. Javorcik prévoit que l’impact total de ces droits de douane deviendra de plus en plus apparent dans les mois à venir.
Le poids de la dette et la nécessité de restrictions budgétaires pèsent lourdement sur les perspectives de croissance des États membres européens de la BERD, notamment la Pologne, la Hongrie et la Roumanie. En revanche, les pays d’Asie centrale, les pays d’Afrique subsaharienne et la Turquie devraient connaître une croissance plus robuste.
Inquiétudes sur la viabilité de la dette
Toutefois, Javorcik s’est inquiétée de l’augmentation des ratios dette/PIB dans la plupart des pays de la BERD, ce qui soulève des questions quant à la viabilité à long terme des finances publiques. Elle a mis en garde contre l’autosatisfaction concernant la viabilité de la dette, établissant un parallèle avec la récente crise financière grecque pour rappeler ses conséquences potentielles.
La BERD a qualifié de « très élevés » les niveaux de la dette publique dans ses pays membres, comparables à ceux observés en 1990. Le coût du service de cette dette devient également une charge budgétaire importante. Par exemple, les coûts du service de la dette de l’Égypte s’élèvent à environ 14 pour cent du PIB, contre environ 4 pour cent en Hongrie et 2 pour cent en Pologne.
Pressions inflationnistes
Les pressions inflationnistes sont réapparues, s’établissant en moyenne à 6,4 pour cent dans les régions de la BERD en juillet 2025. Bien que nettement inférieur au pic de 17,5 pour cent atteint en 2022, ce chiffre dépasse les attentes de la BERD et est de plus en plus tiré par la demande, sous l’effet de politiques budgétaires expansionnistes.
Ukraine et Russie
La BERD a encore revu à la baisse les prévisions de croissance de l’Ukraine pour 2025, citant le conflit prolongé avec la Russie, qui approche maintenant de sa quatrième année, associé à une faible récolte et à une aggravation des pénuries de main-d’œuvre.
L’économie russe est également confrontée à des difficultés croissantes, selon Javorcik, avec des finances publiques tendues et des restrictions croissantes sur les exportations de pétrole et de gaz. Elle a décrit une combinaison inquiétante d’inflation élevée persistante et de ralentissement de la croissance, suggérant que la Russie pourrait se diriger vers la stagflation. (uv)
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