Principaux renseignements
- La Belgique modifie sa législation sur le commerce de détail, autorisant les magasins à ouvrir tard et le dimanche afin de mieux concurrencer les détaillants en ligne.
- Le gouvernement estime que ces changements profiteront aux entreprises en leur offrant une plus grande flexibilité, mais les syndicats s’inquiètent de l’impact sur l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des travailleurs et sur les petites entreprises.
- Des critères plus stricts pour les dérogations aux heures de fermeture sont en cours d’introduction, tandis que les achats le dimanche deviennent de plus en plus courants en Belgique, de nombreuses grandes chaînes de magasins opérant déjà le dimanche.
La Belgique s’apprête à réviser ses lois sur le commerce de détail, en supprimant le jour de fermeture hebdomadaire obligatoire des magasins et en autorisant ces derniers à rester ouverts jusqu’à 21 heures tous les soirs. Cet effort de modernisation vise à s’aligner sur l’évolution des préférences des consommateurs et sur le paysage concurrentiel du commerce de détail moderne.
Les modifications proposées précisent que la législation existante s’applique principalement aux détaillants et établissent des règles pour les entreprises qui combinent le commerce de détail avec d’autres services. Elles affinent également les dérogations aux heures de fermeture, en particulier pour les marchands de journaux, et renforcent les mécanismes d’application en spécifiant l’autorité réglementaire municipale.
Flexibilité et préoccupations des travailleurs
Le gouvernement belge affirme que la suppression de l’obligation de fermeture hebdomadaire et la normalisation des heures d’ouverture permettront aux magasins de briques et de mortier de s’adapter aux attentes des consommateurs et de concurrencer plus efficacement les détaillants en ligne. La fédération du commerce de détail Comeos soutient ces changements, estimant qu’ils offrent au secteur une plus grande flexibilité et un soutien crucial. Comeos souligne également que les réductions d’impôts et la modernisation de la réglementation du travail sont des éléments clés pour permettre aux détaillants de s’adapter aux changements de comportement des consommateurs.
Cependant, des inquiétudes ont été exprimées par les petites entreprises indépendantes et les syndicats, qui remettent en question la logique économique de cette initiative. Ils estiment qu’elle aura un impact négatif sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des travailleurs et menacera la viabilité des petites entreprises. Le Syndicat Neutre pour Indépendants (SNI) considère que cette modification bénéficiera surtout aux grandes chaînes, tandis que les petites entreprises seront contraintes de suivre l’exemple. Ce, malgré les éventuels problèmes de personnel et l’augmentation de la charge de travail pour les entrepreneurs eux-mêmes et leurs familles. Par ailleurs, la SNI doute de l’efficacité de la mesure pour générer des revenus supplémentaires.
Critères plus stricts pour les exemptions
La réforme impose également des conditions plus strictes aux librairies et aux marchands de journaux souhaitant bénéficier d’une dérogation à la réglementation sur les heures de fermeture, en mettant un accent particulier sur le nombre de publications exposées et la surface de vente dédiée. Si elle est approuvée par le Conseil central de l’économie, cette mesure entrera en vigueur trois mois après sa publication au Moniteur belge.
Bien que le travail dominical soit généralement interdit par la législation belge en vigueur, un nombre croissant de magasins ouvrent le dimanche en raison de diverses exceptions. Une exception notable permet aux employés d’accepter volontairement de travailler le dimanche. De nombreux magasins Delhaize et Carrefour fonctionnent déjà le dimanche, de même que certaines enseignes du groupe Colruyt comme Okay City, Okay Direct, Cru, et certains magasins Comarché, ainsi que la plupart des magasins SPAR du groupe.
Okay adopte l’ouverture dominicale
Colruyt Group a annoncé que sa chaîne de magasins de proximité Okay ouvrira tous ses 146 magasins le dimanche matin, de 8 à 12.30 heures, à partir du début de l’année 2026. Cette décision fait suite à une communication en février et à des discussions constructives avec les partenaires sociaux, aboutissant à un accord prenant en compte à la fois les besoins du personnel et la demande des clients pour plus de flexibilité.
Chez Okay, l’accent sera mis sur les produits frais ainsi que sur le pain et les pâtisseries fraîchement cuits, afin de permettre aux clients d’emporter des aliments frais à consommer le jour même ou le lendemain matin. (fc)
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

