La BCE souhaite simplifier les règles en matière de fonds propres pour les banques, mais celles-ci ne seront pas assouplies


Principaux renseignements

  • La BCE propose de simplifier les règles relatives aux fonds propres des banques en fusionnant deux volants existants, plutôt que d’abaisser les exigences globales en matière de fonds propres.
  • Cette simplification vise à réduire les coûts de mise en conformité pour les institutions financières tout en maintenant les niveaux de fonds propres actuels.
  • Bien que certains pays européens aient souhaité des règles plus souples, la proposition de la BCE reflète un compromis entre les autorités de la zone euro.

La Banque centrale européenne (BCE) devrait proposer de simplifier les règles relatives aux fonds propres des banques au lieu de les assouplir, selon des sources au fait du dossier. Cette approche, qui vise à réduire la complexité plutôt qu’à abaisser les exigences globales en matière de fonds propres, contraste avec les mesures prises récemment par les autorités de réglementation en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

S’armer face à la concurrence

Les propositions de la BCE, menées par le vice-président Luis de Guindos, visent à fusionner deux volants de fonds propres distincts : le volant de sécurité pour le risque systémique (SyRB) et le volant de sécurité contracyclique (CCyB). Cette consolidation permettrait de rationaliser les réglementations tout en maintenant potentiellement les exigences actuelles en matière de capital.

Les banquiers avaient espéré des règles plus souples, arguant que le cadre actuel est trop complexe et les désavantage par rapport à leurs homologues américains, qui bénéficient d’une poussée de déréglementation sous l’administration Trump. Parmi les exemples, on peut citer la récente suppression des directives sur les prêts à effet de levier aux États-Unis et la décision de la Banque d’Angleterre de réduire ses exigences en matière de fonds propres pour les prêteurs.

Réduire les coûts

Le rapport de la BCE, qui résulte de plusieurs mois de travail d’un groupe de travail sur la simplification réglementaire, propose également de revoir les règles applicables aux petites banques et de normaliser la communication des données entre les autorités de surveillance, les autorités de résolution et les instituts de statistique. L’objectif est de réduire les coûts de mise en conformité pour les institutions financières.

Bien que la fusion proposée simplifie le cadre existant, des sources indiquent que l’appétit pour une réduction des exigences globales en matière de fonds propres est limité.

Trouver des compromis

Le SyRB varie actuellement de manière significative d’un pays européen à l’autre, ce qui permet aux régulateurs nationaux de disposer d’une certaine souplesse pour faire face à des risques spécifiques. Sa fusion avec le CCyB, qui vise à freiner l’explosion du crédit, permettrait de rationaliser l’approche sans nécessairement réduire le montant des fonds propres que les banques doivent détenir.

Les recommandations de la BCE reflètent un compromis entre les autorités de la zone euro, mais mettent en évidence les désaccords persistants sur d’autres questions réglementaires. Par exemple, la France a plaidé en faveur d’une simplification des exigences de fonds propres pour les plus grands prêteurs européens, tandis que l’Allemagne a fait pression pour un traitement plus léger des banques régionales et de plus petite taille. Toutefois, aucune des deux propositions n’a recueilli suffisamment de soutien pour être incluse dans le rapport final. (uv)

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