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La BCE ne modifie pas ses taux d’intérêt et revoit ses prévisions d’inflation à la baisse

La BCE ne modifie pas ses taux d’intérêt et revoit ses prévisions d’inflation à la baisse
La présidente de la banque centrale Christine Lagarde (Photo by ARIS OIKONOMOU/AFP via Getty Images)

Comme prévu, la Banque centrale européenne (BCE) ne touche pas au taux d’intérêt directeur. Celui-ci reste ainsi à un niveau record de 4 %. L’institution monétaire indique qu’elle réduira son bilan à un rythme accéléré.

Pourquoi est-ce important ?

La BCE a augmenté les taux d'intérêt pour la première fois à l'été 2022, après plus d'une décennie de politique monétaire souple. Depuis lors, le taux de dépôt a augmenté de manière impressionnante de 450 points de base pour atteindre 4 %.

Dans l’actualité : Les taux d’intérêt européens restent inchangés. Cela signifie entre autres que les banques continuent de recevoir une rémunération de 4 % sur les dépôts d’épargne excédentaires qu’elles placent auprès de la banque centrale.

  • Une nouvelle pause dans les taux d’intérêt est conforme aux attentes. La politique actuelle commence en effet à avoir un impact sur les hausses de prix. L’inflation dans la zone euro a fortement baissé cette année. Elle était de 2,4 % le mois dernier, contre 9,2 % un an auparavant.
    • « Les précédentes hausses de taux continuent d’avoir un effet puissant sur l’économie. Les conditions de financement plus strictes freinent la demande, ce qui aide à réduire l’inflation », indique l’analyse.
  • La BCE avertit toutefois qu’il est encore trop tôt pour crier victoire sur l’inflation. L’inflation pourrait en effet augmenter à court terme. Selon les nouvelles prévisions de l’institution, l’inflation passera de 5,4 % en 2023 à 2,7 % en 2024, 2,1 % en 2025 et 1,9 % en 2026. Les prévisions pour cette année et l’année prochaine sont inférieures à celles de septembre.
  • La banque centrale prête une attention particulière à l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie. Elle était de 3,6 % en novembre.
    • « L’inflation sous-jacente a continué de diminuer. Mais la pression sur les prix intérieurs reste élevée, notamment en raison de la forte croissance des coûts du travail par unité de production », dit-on.
  • Les membres du conseil de la banque centrale s’attendent à ce que l’inflation sous-jacente moyenne pour cette année soit de 5 %. Selon les prévisions actuelles, elle devrait se réduire à 2,7 % en 2024 et à 2,3 % en 2025, pour ensuite se stabiliser à 2,1 % en 2026. Là encore, c’est une révision à la baisse par rapport aux prévisions du mois de septembre.
  • Par ailleurs, un scénario de « atterrissage en douceur », dans lequel la BCE peut juguler l’inflation sans plonger la zone euro dans une récession, semble de plus en plus réaliste. On s’attend à ce que la croissance économique reste modérée à court terme. « Elle reprendra ensuite grâce à l’augmentation des revenus réels, les gens profitant de l’inflation en baisse et des salaires en hausse, ainsi qu’à une augmentation de la demande étrangère », selon la BCE. « Nous nous attendons à ce que la croissance passe de 0,6 % en 2023 à 0,8 % en 2024. En 2025 et 2026, la croissance devrait atteindre 1,5 %. »

Réduction du bilan

Important : La BCE va réduire son bilan plus rapidement que prévu.

  • L’institution monétaire avait déjà commencé à réduire son portefeuille APP (programme d’achat d’actifs) en ne réinvestissant plus intégralement les revenus des obligations arrivant à échéance dans de nouveaux titres.
  • Elle fera de même pour son portefeuille PEPP (programme d’achat d’urgence en période de pandémie) à partir de mi-2024. L’objectif est de réduire ce portefeuille de 7,5 milliards d’euros par mois en moyenne.
  • Jusqu’à présent, la BCE prévoyait de réinvestir intégralement les obligations arrivant à échéance au moins jusqu’à fin 2024. Cette politique prendra donc fin plus tôt que prévu.
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