Comme prévu, la Banque centrale européenne (BCE) appuie pour la deuxième fois consécutive sur le bouton pause. Le taux directeur reste ainsi fixé à 2 pour cent.
Principaux renseignements
- Tout comme lors de la précédente réunion, les banquiers centraux européens maintiennent le taux directeur à 2 pour cent.
- La banque centrale souligne que l’inflation oscille aujourd’hui autour de 2 pour cent, ce qui correspond à son objectif.
- Carsten Brzeski, économiste chez ING, n’exclut pas que la BCE abaisse à nouveau les taux d’intérêt dans les mois à venir.
Dans l’actualité : la BCE maintient le taux de dépôt, c’est-à-dire la rémunération versée aux banques pour les dépôts d’épargne excédentaires qu’elles placent auprès de l’institution monétaire, inchangé à 2 pour cent.
- « L’inflation oscille aujourd’hui autour de 2 pour cent et les perspectives des membres du conseil d’administration sont restées largement inchangées », indique un communiqué de presse.
- Les membres du conseil d’administration s’attendent à ce que l’inflation totale s’établisse en moyenne à 2,1 pour cent cette année, avant de redescendre à 1,7 pour cent en 2026. Ces deux prévisions sont supérieures de 0,1 point de pourcentage à celles de juin. L’estimation pour 2027 passe de 2 à 1,9 pour cent.
- Les prévisions pour l’inflation sous-jacente – qui ne tient pas compte de l’évolution des prix des produits énergétiques et des denrées alimentaires non transformées – sont restées inchangées pour cette année et l’année prochaine, à 2,4 pour cent et 1,9 pour cent. Pour 2027, les membres du comité prévoient une inflation sous-jacente de 1,8 pour cent, soit 0,1 point de pourcentage de moins que dans les prévisions précédentes.
- La BCE réaffirme sa détermination à veiller à ce que l’inflation se stabilise à 2 pour cent (à moyen terme), l’objectif de l’institution monétaire. « Chaque décision future sera prise sur la base des données dont nous disposons », a déclaré la banque centrale.
- Christine Lagarde, présidente de la BCE, a également souligné, lors d’une présentation de la décision sur les taux d’intérêt, que l’économie de la zone euro était résiliente. « La consommation a ainsi contribué à la croissance ces derniers mois, tout comme les investissements des entreprises », a-t-elle fait remarquer. « Je tiens à souligner que nous avons revu à la hausse de 40 pour cent nos prévisions de croissance pour l’ensemble de l’année 2025. » La BCE table désormais sur une croissance de 1,2 pour cent, contre 0,9 pour cent dans ses prévisions précédentes.
- Les prévisions de croissance pour 2026 sont cette fois légèrement inférieures, à savoir 1 pour cent, tandis que celles pour 2027 restent inchangées à 1,3 pour cent.
« Une nouvelle baisse des taux d’intérêt n’est pas exclue »
Analyse : Carsten Brzeski, économiste chez ING, n’exclut pas que la BCE abaisse à nouveau ses taux d’intérêt dans les mois à venir.
- Il note que l’Union européenne prend de plus en plus conscience que l’accord commercial entre les États-Unis et l’UE est loin d’être gravé dans le marbre. « Les conditions intégrées dans de nombreux domaines laissent suffisamment de place à de nouvelles escalades. Mais il faut également tenir compte du renforcement de l’euro et d’une prévision d’inflation sous-jacente inférieure à 2 pour cent pour 2026 et 2027 », explique-t-il.
- Selon Irene Lauro, économiste chez Shroders, société de gestion d’actifs, les risques dans la zone euro sont passés de l’incertitude commerciale à l’instabilité politique, la France étant désormais sous les feux de la rampe. « Mais grâce à la résilience de l’économie et à la reprise de la demande intérieure, la BCE peut se permettre de maintenir sa politique monétaire inchangée », explique-t-elle.
La BCE continue de réduire son bilan
Autre élément : la BCE tente également de modérer l’inflation en réduisant son bilan. Cela contribue à augmenter les taux d’intérêt à long terme. En effet, il y a davantage de titres de créance sur le marché, ce qui fait baisser leur cours et augmente les coupons (lors des nouvelles émissions obligataires). En vendant des titres de créance, la BCE veille également à ce que moins d’argent soit injecté dans l’économie.
- « Les portefeuilles APP et PEPP diminuent à un rythme régulier et prévisible, car l’Eurosystème ne réinvestit plus les remboursements des titres arrivés à échéance », indique l’institution monétaire.
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