Principaux renseignements
- La Banque d’Angleterre prévoit de réduire les taux d’intérêt cette semaine afin de stimuler la croissance économique et de lutter contre un déclin potentiel.
- Cette baisse des taux profitera aux emprunteurs en réduisant les paiements hypothécaires et les coûts d’emprunt pour les entreprises en difficulté, mais elle met en évidence la situation économique difficile du Royaume-Uni.
- La stagflation menace, car l’économie est confrontée à une croissance stagnante associée à une inflation élevée, tandis que la hausse du chômage complique encore la situation.
Les économistes prévoient que la Banque d’Angleterre abaissera ses taux d’intérêt cette semaine afin d’atténuer le potentiel de déclin économique. Cette décision intervient dans un contexte de hausse du chômage et de l’impact des récents tarifs douaniers de Donald Trump sur le commerce mondial, selon The Guardian.
Réaction attendue du marché
Les analystes du marché prévoient une réduction d’un quart de point, ce qui ramènerait le taux global à 4 pour cent. Il s’agirait de la cinquième baisse de taux depuis août dernier, ce qui ramènerait les taux d’intérêt à leur niveau de mars 2023. La probabilité de cette réduction lors de la réunion d’août est estimée à plus de 80 pour cent, d’autres réductions étant prévues avant la fin de l’année.
La chancelière Rachel Reeves devrait se féliciter de cette décision, qui entraînera une baisse des taux hypothécaires et des coûts d’emprunt pour les entreprises confrontées à des difficultés financières. Toutefois, cette décision met en évidence les difficultés auxquelles le Royaume-Uni est actuellement confronté. Le gouvernement est aux prises avec le double objectif de stimuler la croissance économique tout en réduisant les dépenses publiques avant le budget d’automne.
Les inquiétudes économiques persistent
Les données économiques récentes dressent un tableau inquiétant. L’économie a diminué en mai et en avril, ce que de nombreux économistes attribuent à l’incertitude causée par les tarifs de Trump et les taxes supplémentaires pour les entreprises introduites dans le budget d’octobre de l’année dernière. De plus, le taux de chômage a augmenté à 4,7 pour cent, son plus haut niveau depuis juin 2021, tandis que le nombre d’offres d’emploi est tombé sous le niveau d’avant la pandémie, ce qui indique des perspectives de croissance plus faibles pour l’année à venir.
L’accord commercial conclu par Trump avec le Royaume-Uni plafonne les droits de douane sur la plupart des marchandises à 10 pour cent, mais sa récente annonce de droits de douane supplémentaires sur les importations des partenaires commerciaux, atteignant jusqu’à 50 pour cent, menace la croissance mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une expansion économique lente au Royaume-Uni, avec une croissance de moins de 0,1 pour cent aux troisième et quatrième trimestres de cette année, avant une légère augmentation à 0,3 pour cent l’année prochaine.
La stagflation menace
Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque d’Angleterre publiera jeudi des prévisions actualisées qui devraient être encore plus pessimistes. Ces prévisions pourraient indiquer la menace imminente de la stagflation, caractérisée par une croissance stagnante associée à une inflation élevée. L’inflation des prix à la consommation s’élève actuellement à 3,6 pour cent, dépassant largement l’objectif de 2 pour cent fixé par le comité de politique monétaire.
Matt Swannell, conseiller économique en chef du EY Item Club, note que la hausse du chômage et la baisse des offres d’emploi indiquent un affaiblissement du marché du travail, tandis que la croissance des salaires s’est ralentie plus rapidement que ne le prévoyait la Banque d’Angleterre en mai.
Un comité de politique monétaire divisé
Swannell prévoit un vote divisé au sein du comité de politique monétaire, deux membres optimistes pouvant plaider pour un statu quo en raison de la persistance des pressions inflationnistes. Il souligne que la récente flambée des prix des denrées alimentaires est particulièrement importante pour le CPM, car elle influence directement les attentes des ménages en matière d’inflation – un indicateur clé utilisé par le comité pour évaluer le risque d’une inflation soutenue. (uv)

