La Turquie a recruté pas moins de 18 000 soldats supplémentaires pour mener son offensive contre les Kurdes. La plupart d’entre eux étaient actifs dans les milices islamistes locales, y compris la branche syrienne d’Al-Qaïda. C’est ce que rapporte la chaîne d’information française Europe 1.
Ce sont ces personnes qui ont lancé les premières attaques contre les Kurdes. De plus, selon les médias turcs, 277 Kurdes et 1 Turc ont été tués. Si ces islamistes réussissent dans leur intervention, ils pourront alors continuer à vivre dans la zone tampon. Celle-ci est encore occupée par les Kurdes aujourd’hui.
En d’autres termes, le président turc Erdogan a utilisé des terroristes pour empêcher les Kurdes d’établir ce qu’il appelle « un État terroriste » dans la région frontalière entre la Turquie et la Syrie.
Le message est corroboré par un récent rapport du Congrès américain. on peut y lire que « La Syrie est devenue le refuge de la plus grande concentration de terroristes étrangers depuis l’Afghanistan dans les années 1990 ». Le rapport précise en outre que l’État islamique y est toujours très actif. Le groupe terroriste a également l’accès à de nombreuses ressources et est en pleine reconstruction.
Qu’en est-il d’un État kurde ?
La région compte 30 à 40 millions de Kurdes répartis sur 4 pays : la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. Ces Kurdes aspirent depuis longtemps à la création d’un État kurde, mais plusieurs pays de la région y voient une menace pour l’intégrité de leur territoire et leur stabilité. Au début du siècle dernier, le Traité de Sèvres (1920), qui a scindé l’empire ottoman, prévoyait l’autonomie des Kurdes. Cette autonomie devait ouvrir la voie à l’indépendance. Mais à cause de la révolte des patriotes turcs dirigés par Atatürk, cela n’a jamais abouti. Lorsque les frontières de la Turquie moderne ont été fixées par le traité de Lausanne en 1923, rien n’a été prévu pour les Kurdes.
Les Kurdes eux-mêmes sont divisés en deux mouvements majeurs
Les Kurdes eux-mêmes sont également divisés en deux mouvements majeurs. Il y a d’un côté les adeptes du PKK fondé en Turquie. Leur idéologie était à l’origine le marxisme-léninisme, mais celle-ci a été entre-temps échangée contre le nationalisme kurde. D’autre part, il y a le PDK, plus conservateur, qui a été fondé en Irak.