Peu après la promesse du Kazakhstan de livrer plus de pétrole à l’Europe, un tribunal russe a ordonné la fermeture du terminal de l’oléoduc qui relie le Kazakhstan à la mer Noire et à l’Europe. Une fermeture qui ne serait que temporaire.
D’ici la fin de l’année, l’Europe veut avoir arrêté la majorité d’importer du pétrole et des produits pétroliers russes. Le continent est à la recherche d’autres sources d’approvisionnement. Dans ce sens, le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokayev a tendu la main au président du Conseil européen Charles Michel lundi, lui indiquant que le pays serait prêt à envoyer davantage de pétrole, et à « utiliser son potentiel d’hydrocarbures pour stabiliser la situation sur les marchés mondiaux et européens. »
Le pétrole kazakh, pour arriver en Europe (à hauteur de 67 millions de tonnes tous les ans), doit transiter à travers la Russie, via un oléoduc qui arrive dans le port de Novorossiysk, sur la côte de la mer Noire. Cependant, ce mercredi, deux jours après l’appel entre Tokayev et Michel, un tribunal russe a ordonné la fermeture du terminal de l’oléoduc, pour 30 jours, suite à des préoccupations environnementales, rapporte Euractiv.
Fermer des pipelines, la diplomatie russe?
La Russie voit-elle d’un mauvais œil la volonté de son partenaire (qui fait partie de l’Union économique eurasienne, présidée par Moscou, et de l’Organisation du traité de sécurité collective, avec la Russie également) d’aider l’Europe? La coïncidence entre les deux éléments peut en tout cas paraître curieuse. D’un autre côté, le terminal de Novorossiysk a été fermé à plusieurs reprises récemment : en juin pour la découverte d’une bombe datant de la Seconde Guerre mondiale, et en mars après une tempête qui a causé des dégâts.
Mais toujours est-il que cette fermeture fait écho à la fermeture, pour maintenance, de Nord Stream 1, le gazoduc qui relie la Russie à l’Allemagne. Berlin notamment craint qu’il ne s’agisse que d’un prétexte, et que la fermeture puisse être définitive.
Le Kazakhstan se retrouve en tout cas bloqué. La voie via la Russie est sa seule connexion rapide à l’Europe (ce qui cause également des soucis au pays, qui doit faire des efforts, comme des changements de nom de son brut, pour que son pétrole ne soit pas pris pour du russe et à son tour boycotté). Un autre pipeline rejoint par exemple la Chine, mais le pétrole devrait alors faire le tour du monde pour arriver à bon port – et il faudrait voir si l’Empire du Milieu est d’accord de prêter son oléoduc pour assurer le transit.