Le Venezuela traverse une grave crise économique depuis la chute des prix du pétrole en 2014, et les produits de première nécessité se font rares. Le pays abrite une importante communauté juive, et pour eux la situation est particulièrement difficile car les produits casher – préparés selon la loi juive – sont devenus quasiment introuvables. Le Venezuela produisait auparavant ses propres spécialités gastronomiques casher, mais la crise économique a paralysé la production nationale, forçant des usines à fermer.« Notre viande coûte deux fois plus cher que les morceaux standards, et le pain traditionnel – si vous arrivez à en avoir – est de très mauvaise qualité », raconte Ana Treves, une mère de famille juive. Elle poursuit : « Ce qui est en train d’arriver à la communauté juive est un reflet direct ce qui arrive à toute la classe moyenne du Venezuela. Il n’y a pas de traitement de faveur ».La criminalité croissante affecte également l’approvisionnement en nourriture. Les commerçants du quartier juif de San Bernadino à Caracas se plaignent que les conteneurs arrivent souvent vides à la capitale.
Un exode massif
L’inflation et le manque de perspectives d’emplois ont conduit à un exode des classes moyennes du pays, ainsi que de la communauté juive vieille de plusieurs siècles.Les jeunes juifs en particulier quittent le pays massivement. Entre 6000 et 9000 Juifs vivent toujours dans ce pays majoritairement catholique alors que selon les estimations, ils étaient 30 000 pendant les années 1990.