Le nouveau président argentin, ancien commentateur économique à la télévision qui nous promettait du Trump sous stéroïdes, annonçait vouloir liquider la monnaie de son pays. Son ministre de l’Économie vient d’annoncer une première série de mesures drastiques pour l’Argentine.
Une économie argentine au bord du naufrage
Dans l’actualité : la nouvelle administration au pouvoir en Argentine se lance dans un vaste plan de réforme économique. Double objectif : enrayer l’inflation et réduire le déficit.
- Le nouveau ministre de l’Économie, Luis Caputo, veut s’attaquer à la crise que traverse l’Argentine, avec une inflation de près de 150%. Il a annoncé une dévaluation progressive de la monnaie nationale, de l’ordre de 2% par mois, afin d’affaiblir le taux de change par rapport au dollar américain, monnaie déjà largement utilisée en Argentine. Le taux est actuellement d’un billet vert pour 366 pesos ; le ministre veut atteindre les 800.
Réduire la voilure de l’État
« L’objectif est simplement d’éviter la catastrophe et de remettre l’économie sur les rails. Il n’y a plus d’argent. Nous sommes ici pour résoudre ce problème à la racine, et pour cela, nous devons résoudre notre addiction à un déficit budgétaire. »
Luis Caputo, ministre argentin de l’Économie, dans une allocution enregistrée
Le déficit est l’autre grand combat économique du nouveau gouvernement. L’Argentine a presque toujours été endettée dans son histoire, avec un prêt de 44 milliards de dollars qui court auprès du FMI, rappelle The Guardian, et un déficit estimé à 5,5% du PIB du pays.
- Caputo veut donc réduire la voilure de l’État : il a annoncé la réduction de moitié du nombre de ministères gouvernementaux.
- Les mesures annoncées comportent aussi une réduction des subventions énergétiques et l’annulation des appels d’offres pour les travaux publics. Ce paquet de réformes a été bien accueilli par le FMI, qui souligne là des décisions « courageuses ». Car elles seront douloureuses à court terme, pour les Argentins. Surtout pour les 40% de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté. Mais en compensation, les subventions pour la garde d’enfants et l’alimentation augmenteront respectivement de 100 % et 50 %.
Et la dollarisation ?
L’un des grands chevaux de bataille du nouveau président était l’abandon total du peso argentin et la liquidation de la Banque Nationale du pays. Milei défendait la dollarisation de l’économie du pays, prenant pour exemple d’autres économies d’Amérique latine qui avaient sauté le pas, en Équateur et au Salvador.
- Mais ce programme semble quelque peu mis en sourdine pour l’instant. Peu de temps après sa victoire, Milei a été confronté au départ d’Emilio Ocampo, qu’il pressentait comme directeur – et fossoyeur de la Banque Nationale.
- Apparemment, celui-ci tenait tant à la dollarisation qu’il n’a pas voulu occuper le poste si elle n’était pas immédiate. Or, Milei aurait mis de l’eau dans son Fernet Branca à ce sujet.
- Cela dit, il n’est pas exclu que la dévalorisation du peso n’est pas considéré par le président comme une étape intermédiaire pour encourager les Argentins à troquer au plus vite leur monnaie nationale pour des billets verts.