Istanbul est la Mecque des chauves. En 2016, 65.000 étrangers se sont rendus dans la métropole turque pour y subir une transplantation capillaire. Dans les quartiers touristiques de la ville, il est habituel d’apercevoir des hommes avec un crâne rasé couvert d’un gros pansement au point que certains touristes se demandent s’il ne s’agit pas d’une étrange secte islamique. Mais non, il s’agit bien de chauves qui visitent Istanbul afin de trouver une solution à leur problème d’alopécie, écrit le quotidien espagnol El País. Les étrangers viennent souvent des pays arabes, mais on constate la présence de plus en plus d’Européens, principalement des Italiens et des Espagnols. Les cliniques turques ont même ouvert des agences dans les principales villes européennes.Ce sont principalement les prix peu élevés qui attirent les étrangers. Dans un hôpital turc, il faut en moyenne de 2 à 3.000 euros pour une transplantation capillaire. L’hôtel, un interprète et les trajets de et vers l’aéroport sont souvent inclus dans ce prix. Les tarifs sont 5 à 6 fois moins élevés qu’un traitement en Europe ou aux Etats-Unis.La différence de prix s’explique par le fait que ce genre de transplantation ne demande pas de matériel cher. Il s’agit au contraire d’un long travail qui exige beaucoup de main d’oeuvre car chaque cheveu doit être transplanté individuellement dans la peau. Etant donné que les salaires sont nettement plus bas en Turquie qu’en Europe et aux Etats-Unis, il y a donc une nette différence de prix. Ajoutez à cela la flexibilité quant au prix et la bonne réputation des cliniques turques.
La multiplication de guerres mènent à la spécialisation
Cette renommée est due à une spécialisation dont l’origine se situe dans les traitements de nombreuses blessures de guerre dans les hôpitaux turcs. Ces traitements ont fait de la Turquie un précurseur sur le plan de la chirurgie plastique et de la microchirurgie. La demande intérieure a mené à la spécialisation. De la même manière, la Russie s’est spécialisée dans la chirurgie oculaire et l’Iran dans la rhinoplastie.En outre, ce secteur peut compter sur le soutien du gouvernement qui veut faire du pays, d’ici 2023, une des trois plus importantes destinations du tourisme médical. Les entreprises qui font de la publicité à l’étranger pour ce genre de tourisme peuvent également compter sur de larges subsides de la part de l’Etat.La loi turque impose aux cliniques capillaires que chaque opération soit exécutée par un chirurgien. Celui qui ne respecte pas cette règle risque une peine de prison, ce qui n’empêche pas des irrégularités sur ce plan.