Les investisseurs belges en capital-risque s’expriment sur la réforme fiscale : « Si elle est adoptée, nous déménagerons au Luxembourg ou aux Pays-Bas »

Un certain nombre de sociétés belges de capital-risque sont mécontentes de la réforme fiscale prévue par le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (cd&v). Si elle est approuvée, nombre d’entre eux n’auront d’autre choix que de s’installer à l’étranger.

Pourquoi est-ce important ?

Début mars, Van Peteghem a présenté son projet de réforme fiscale. L'idée est de procéder à un nouveau taxshift de 6 milliards d'euros au cours de la présente législature. Certains partis ont déjà critiqué des éléments clés du plan, ce qui ne garantit pas que le gouvernement sera en mesure de mettre en œuvre la réforme sous sa forme actuelle.

Dans l’actualité : Plusieurs sociétés belges de capital-risque ont fait part à De Tijd de leurs inquiétudes concernant le plan dans sa forme actuelle.

  • Il s’agit principalement de la modification des règles pour les pricaf privées. Il s’agit d’un type de société qui existe depuis 2003 et qui est censé faciliter l’investissement dans les start-ups. Les investisseurs peuvent utiliser les pricaf privées pour investir dans des entreprises non cotées en bourse.
  • Si la réforme fiscale est approuvée, les pricaf privées et les personnes qui y investissent seront soumis à l’impôt sur les plus-values et les dividendes, à moins qu’elles ne détiennent au moins 10% d’une entreprise ou qu’elles aient réalisé un investissement de 2,5 millions d’euros.

Les réactions

  • Jos Peeters, de Capricorn, a déclaré à De Tijd que cela signifierait que l’investissement dans des fonds de capital-risque ne serait plus intéressant pour les petits investisseurs. Il pense également que les jeunes investisseurs seront moins enclins à prendre des risques parce que les bénéfices de leurs investissements seront traités comme des revenus professionnels.
  • Jürgen Ingels, de Smartfin, déclare au journal : « Si cela se concrétise, nous déménagerons au Luxembourg ou aux Pays-Bas. Là-bas, au moins, vous serez accueillis à bras ouverts ». Il qualifie les projets de « soit inconscients, soit délibérément incompétents ».
  • Selon Renaat Berckmoes, de Fortino, la réforme garantira que les structures étrangères seront favorisées par rapport aux structures belges. Les véhicules d’investissement privés, mais aussi publics, seraient affectés négativement, explique-t-il à De Tijd.

(CP)

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