Industrie chimique allemande confrontée à des pertes d’emplois et à une crise


Principaux renseignements

  • L’industrie chimique allemande subit d’importantes pertes d’emplois, dépassant les prévisions initiales et entraînant des fermetures permanentes.
  • Les dirigeants de l’industrie invitent le gouvernement à s’attaquer à la flambée des coûts de l’énergie par des mesures d’allègement ciblées, telles que des réductions des redevances de réseau.
  • Une réforme du système de tarification du CO2 est nécessaire pour soutenir les entreprises en transition vers des pratiques durables sans les faire fuir.

L’industrie chimique allemande est confrontée à un grave ralentissement, les pertes d’emploi s’accélérant à un rythme alarmant. Selon Michael Vassiliadis, directeur du syndicat des travailleurs de la chimie IGBCE, la situation est « bien plus dramatique » que ne le laisse supposer le léger fléchissement de la croissance économique. La production dans divers secteurs, notamment les produits chimiques, les plastiques, le caoutchouc, le verre et le papier, a baissé de 2 à 9 pour cent, ce qui a un impact direct sur l’emploi.

Crise

Le baromètre de crise interne de l’IGBCE indique actuellement une « tempête », avec plus de 260 entreprises au niveau national annonçant des suppressions d’emplois. La menace initiale de 25.000 emplois au début de l’année est malheureusement passée à 40.000. Dans plus de 200 cas, il s’agit de fermetures d’usines ou d’installations, ce qui entraîne une perte permanente de création de valeur industrielle.

Pour atténuer cette crise, Vassiliadis exhorte le gouvernement allemand à prendre des mesures décisives, principalement en s’attaquant à la flambée des coûts de l’énergie. Bien que le gouvernement ait réduit les taxes sur l’électricité et supprimé celles sur le stockage du gaz, il affirme que ces mesures restent insuffisantes. Il insiste sur la nécessité urgente d’alléger les redevances de réseau et se dit déçu par les informations selon lesquelles l’allègement promis pourrait n’être que temporaire.

D’autres secteurs également durement touchés

En outre, Vassiliadis plaide en faveur d’ajustements du système de tarification du CO2, estimant que le cadre actuel fait fuir les entreprises avant qu’elles ne puissent réussir leur transition. Il propose une réforme ciblée similaire aux exemptions accordées aux industries à forte intensité énergétique.

L’industrie chimique n’est pas la seule à se battre. Le secteur automobile a été particulièrement touché, perdant environ 51.500 emplois en un an, soit près de 7 pour cent de sa main-d’œuvre. Les données de l’Agence fédérale pour l’emploi révèlent une baisse de 146.000 employés assurés dans les industries manufacturières par rapport à l’année précédente, l’industrie métallurgique, électrique et sidérurgique étant à l’origine de 109.000 pertes d’emploi.

Coûts de main-d’œuvre élevés

Une étude de l’IW (Institut de l’économie allemande) souligne qu’en dépit d’une productivité élevée, l’industrie allemande perd son avantage concurrentiel en raison des coûts élevés de la main-d’œuvre et de la concurrence croissante de la Chine. Alors que l’Allemagne se classe au septième rang mondial en termes de productivité parmi les 27 pays analysés, ses coûts de main-d’œuvre sont les troisièmes plus élevés. En revanche, les États-Unis affichent des coûts de main-d’œuvre inférieurs de 2 pour cent, mais un niveau de productivité supérieur de 44 pour cent, selon l’étude de l’IW. (fc)

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