Principaux renseignements
- L’industrie allemande connaît une forte perte d’emplois et de nombreuses faillites en raison des coûts de production élevés, de la bureaucratie de l’UE et de la concurrence mondiale.
- IG Metall, le plus grand syndicat d’Allemagne, appelle à des investissements ciblés dans la numérisation et les technologies de demain, ainsi qu’au soutien de l’État et à la participation active des employés pour relever les défis.
- La tendance croissante aux faillites se terminant par une liquidation complète plutôt que par une restructuration menace la compétitivité de l’Allemagne.
L’industrie allemande est soumis à d’énormes pressions, avec des pertes d’emplois et des faillites en augmentation. Les associations d’employeurs prévoient des dizaines de milliers de suppressions d’emplois dans les industries métallurgiques et électriques en 2026 en raison des coûts de production élevés.
Alors que Gesamtmetall, l’association des employeurs, blâme la bureaucratie excessive de l’UE et demande au chancelier Friedrich Merz de faire pression pour une réforme lors d’un prochain sommet de l’UE, IG Metall, le plus grand syndicat d’Allemagne, estime que l’industrie elle-même doit faire un pas en avant, parallèlement au soutien du gouvernement et à l’implication des travailleurs.
Investissements ciblés
Christiane Benner, dirigeante d’IG Metall, souligne la nécessité d’investissements ciblés dans la numérisation et les technologies d’avenir telles que la production de batteries, arguant qu’elles sont cruciales pour surmonter les défis posés par les droits de douane américains, l’essor économique de la Chine et les prix élevés de l’énergie dus à la guerre en Ukraine. Elle considère le report de l’interdiction des moteurs à combustion comme une opportunité pour les industries clés de trouver des solutions alternatives et de préserver leurs compétences de base.
Benner souligne l’importance de prendre en considération d’autres secteurs de croissance tels que l’aérospatiale, les technologies médicales et les énergies renouvelables, et met en garde contre la fermeture aveugle d’usines et la délocalisation de la recherche et du développement à l’étranger. Tout en plaidant pour une concurrence plus loyale avec la Chine et en s’inspirant des pratiques américaines en matière d’attraction des investissements étrangers, elle considère que la responsabilité doit être partagée entre l’industrie, le gouvernement et les travailleurs.
Faillites
L’augmentation des cas d’insolvabilité se terminant par une liquidation complète plutôt que par une restructuration est une autre tendance inquiétante. Les experts l’attribuent à des problèmes structurels qui dissuadent les investisseurs, en citant comme facteurs contributifs les coûts élevés de l’énergie et de la main-d’œuvre, les obstacles bureaucratiques et les cadres réglementaires incertains. Cette évolution rend l’Allemagne moins attrayante pour les investissements, ce qui a un impact sur la compétitivité de nombreux secteurs.
Bien que la législation allemande sur l’insolvabilité offre encore des outils efficaces pour la restructuration, le succès dépend fortement des capitaux frais, qui se font de plus en plus rares. Les banques hésitent davantage à prêter, les anciens propriétaires peuvent manquer de ressources ou de volonté pour investir à nouveau, et les investisseurs font preuve d’une plus grande prudence dans un contexte de taux d’intérêt élevés. Par conséquent, le nombre de fermetures d’entreprises continue d’augmenter.
Bien que les experts reconnaissent que toutes les entreprises ne peuvent pas survivre indéfiniment et qu’une certaine consolidation du marché est bénéfique pour la stabilité économique à long terme, ils s’attendent à ce que la tendance à l’augmentation des faillites se poursuive. (uv)
Suivez également Business AM sur Google Actualités
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

