Grande fierté pour ce petit outil créé chez nous. Le nouveau produit de la start-up bruxelloise NGRAVE a été sacré portefeuille cryptographique de l’année lors du sommet international AIBC, référence dans l’industrie.
« C’est incroyable de penser qu’il y a deux ans, à l’AIBC Summit, nous présentions NGRAVE comme une idée d’entreprise », se remémore Ruben Mere, CEO et cofondateur de cette société spécialisée en cybersécurité blockchain constituée en plein « crypto winter » de 2018.
L’entrepreneur pouvait déjà se targuer d’explorer un secteur éprouvant en soi, à savoir usiner un hardware qui tente d’offrir la sécurité maximale pour des actifs numériques. « Notre objectif est de protéger tout le monde à l’heure où nous transitons de plus en plus vers les métavers, où tout est numérique et où tout aura besoin d’être protégé », relativise-t-il.
Mais sa start-up a en plus survécu à un marché baissier des cryptomonnaies, une interminable pandémie, un choc d’approvisionnement mondial… Quelle consécration alors, dans des circonstances si particulières, de voir ses efforts entrepreneuriaux reconnus par ses pairs et son tout nouveau portefeuille crypto NGRAVE Zero récompensé.
Un award donc à la clé, celui de solution crypto de l’année. Car avec ce que l’entreprise surnomme « the coldest wallet » (en référence à ce qu’on appelle les cold wallets, les appareils physiques de stockage numérique dit à froid étant donné qu’ils ne sont pas connectés directement à Internet), « NGRAVE change la façon dont nous regardons les technologies émergentes en 2021 », ont estimé les organisateurs de l’AIBC.
#AIBCSummit – Day 3!#TheColdestWallet was presented to visitors and we loved the feedback and enthusiasm ?
— NGRAVE (@ngrave_official) November 19, 2021
Can’t wait for the next public presentation!@AIBCsummit pic.twitter.com/NobxBzItRD
Selon l’équipe de NGRAVE, ce titre honorifique vient témoigner de la facilité d’utilisation et de la sécurité du produit peu de temps après son lancement mondial. Il convient de souligner que le portefeuille Zero est présenté comme le résultat de plus de trois années de recherches et développements en collaboration étroite avec des experts renommés en nanoélectronique (imec), sécurité matérielle et cryptographie appliquée (Cosic).
Petite parenthèse à ce propos, pour l’anecdote, on retrouve en tant que senior consultant parmi les conseillers techniques de NGRAVE, le cryptographe belge Jean-Jacques Quisquater. Outre le fait que ses travaux sur le time stamping (estampillage, horodatage) soient cités dans le white paper de Bitcoin, le Pr Quisquater a implémenté la première blockchain publique au monde… entre 1996 et 1998. Il s’agissait du projet Timesec financé par le SPF Politique scientifique (Belspo), mené conjointement par la KUL et l’UCLouvain mais qui a été abandonné pour d’obscures raisons 10 ans donc avant la création de Satoshi Nakamoto.
Incontournable ?
Pour revenir au wallet primé, NGRAVE présente le Zero comme le seul appareil du genre certifié aux normes de sécurité les plus élevées (critères communs EAL7, c’est-à-dire conception vérifiée de façon formelle et système testé dans les environnements les plus risqués). Totalement isolés, les utilisateurs peuvent gérer leurs clés privées, signer des transactions hors ligne. Ce qui minimise fortement les possibilités de cyberattaque et ainsi les risques de vol pour la vingtaine de cryptoactifs pris en charge pour l’instant (parmi lesquels les traditionnels bitcoin, ethers, tokens ERC20, ripples, etc.).
Car s’il ressemble à un smartphone, le portefeuille numérique fonctionne sans technologie USB, WiFi, Bluetooth ou NFC (sans contact). La seule communication avec le monde extérieur se fait via des codes QR qui ne contiennent jamais d’informations sensibles.
En pratique, cela demande de jongler avec son téléphone et le portefeuille. Pour lancer une transaction, l’utilisateur doit initier la demande sur l’app NGRAVE Liquid, numériser en QR, scanner ledit code avec la caméra du Zero, signer hors ligne sur le cold wallet. Et chemin inverse pour adresser la signature sur la blockchain.
Non content de revendiquer les plus hauts standards en termes d’inviolabilité informatique, NGRAVE surenchérit en se présentant aussi comme « construit pour être impénétrable » aux attaques physiques, avec un boîtier métallique hermétiquement scellé à l’écran et des composants internes sécurisés avec notamment une unité de microcontrôleur anti-fraude.
Les trois cofondateurs belges de NGRAVE, Xavier Hendrickx (CTO), Edouard Vanham (COO) et Ruben Merre, avaient dès le départ décidé de s’attaquer à ce qu’ils pensaient être le plus grand obstacle à l’adoption des cryptos: la sécurité.
« Ce qui distingue NGRAVE, c’est l’intégration transparente de ses produits, sans jamais compromettre la sécurité, offrant toujours une expérience sans friction », avait déclaré au début du mois le cryptographe Jean-Jacques Quisquater lors de l’annonce du lancement des livraisons des wallets.
Reste à voir si le succès commercial sera aussi incontournable. Il faut débourser entre 400 et 500 euros selon le package choisi. À la première fournée, les wallets se sont en tout cas vendus comme des petits pains. Plusieurs centaines de commandes ont été passées et la liste d’attente accueille ceux qui voudront profiter de « l’offre limitée » en 2022.