Depuis plus de dix ans, Lisbonne connaît une flambée immobilière sans précédent, portée par l’attrait touristique, l’arrivée massive d’investisseurs étrangers et l’explosion des locations de courte durée. La capitale portugaise est devenue l’une des villes les plus chères d’Europe par rapport aux revenus de ses habitants. Résultat : certains quartiers entiers se vident de leurs habitants historiques, les loyers s’envolent et la classe moyenne peine à se loger.
Depuis le début des années 2010, Lisbonne a connu une envolée spectaculaire des prix immobiliers. Selon Eurostat, les valeurs immobilières au Portugal ont ainsi bondi de 113 pour cent entre 2010 et 2024.
Le marché immobilier est en surchauffe depuis dix ans
Plus localement, certaines zones centrales ont même vu leurs prix grimper de 176 pour cent entre 2014 et 2024, particulièrement dans les quartiers historiques
En 2025, la valeur médiane des estimations pour les appartements dans le grand Lisbonne a atteint 5 615 euros/m², soit une hausse de 6.4 pour cent en un an. Quant à la location, les prix sont tout aussi alarmants : Lisbonne reste la région la plus chère du pays, avec des loyers d’environ 1 000 euros pour un simple studio.
Le rôle du tourisme et des locations de courte durée
L’essor touristique a profondément transformé le marché immobilier lisboète. À partir des années 2010, la ville est devenue l’une des destinations européennes les plus prisées, attirant plusieurs millions de visiteurs chaque année.
Beaucoup de logements ont alors été convertis en locations temporaires via des plateformes comme Airbnb, notamment dans les quartiers historiques d’Alfama, du Bairro Alto ou encore de la Mouraria. Cette transformation a réduit l’offre pour les résidents, et alimenté une flambée des loyers.
Pour une visite responsable, mieux vaut donc se tourner vers les hôtels de la ville. Ils sont un excellent point de départ pour une visite guidée, tel que celles organisées par le site Bonjour Lisbonne.
Les conséquences sociales
Pour les habitants, la flambée des prix a des répercussions palpables. Les familles modestes et la classe moyenne sont peu à peu chassées du centre, incapables de suivre l’inflation des loyers.
Les étudiants et jeunes actifs peinent à trouver des logements abordables, et sont contraints de s’exiler vers la périphérie.
Cette gentrification rapide bouleverse l’équilibre social et vide certains quartiers de leur identité populaire, remplacée par des commerces et services destinés principalement aux ménages très aisés et aux touristes.
Les politiques publiques et leurs limites
Face à cette crise, le gouvernement portugais et la mairie de Lisbonne ont multiplié les initiatives. Le programme des golden visa (lancé en 2012 pour attirer des capitaux étrangers après la crise financière), a été suspendu en 2023 pour réduire la spéculation.
Des restrictions plus strictes ont aussi été imposées aux locations touristiques. Certaines zones du centre ont même été classées « aires de contention » (Áreas de Contenção) afin de limiter l’ouverture de nouveaux Airbnb.
Malgré ces mesures, la pression reste forte : les investisseurs s’adaptent rapidement et l’offre de logements accessibles demeure largement insuffisante pour répondre aux besoins des Lisboètes en 2025.
Rédaction : Quentin de Bonjourlisbonne

