Difficile, voire impossible de passer à côté, l’IA est absolument partout depuis plusieurs mois. Et si elle a sans doute sa place dans le quotidien de bon nombre de professionnels, certains s’inquiètent qu’elle les remplace, notamment les créatifs. Une préoccupation d’autant plus d’actualité à Hollywood, alors que les scénaristes sont en grève.

L’actualité : De nombreux acteurs hollywoodiens ont annoncé se mettre en grève, en soutien aux scénaristes, en arrêt de travail depuis le mois de mai. Ces derniers souhaitent que leur profession soit revalorisée, de même que leurs droits, notamment en cas de succès de leurs créations.

L’essentiel : lors de l’annonce de la grève, les acteurs ont révélé l’une des propositions faites par les studios hollywoodiens pour le moins choquante. Elle a d’ailleurs motivé leur décision.

• Cette proposition, digne d’un épisode de la série dystopique Black Mirror, consiste à scanner les acteurs et à les faire « jouer » devant les caméras grâce à l’intelligence artificielle.
• Les acteurs seraient rémunérés pour une journée de travail et les studios disposeraient des droits sur le scan de leur corps, leur image et leur ressemblance et pourraient les exploiter dans n’importe quel projet, et ce, pour une durée indéterminée.

Le recours à l’IA, une part importante du problème

L’utilisation de l’intelligence artificielle est également pointée du doigt par les scénaristes. Ces derniers souhaitent que des mesures soient mises en place pour limiter l’utilisation de l’IA dans l’industrie.

• L’IA générative, et donc créative, représente en effet une menace pour leur métier.
• Mais désormais, les acteurs s’inquiètent eux aussi de la menace que représente l’IA pour leur métier, mais aussi pour leur image en tant qu’individus.
  • Ils demandent à ce qu’une mesure soit mise en plage pour « protéger les ressemblances numériques des artistes interprètes, y compris l’exigence du consentement de l’artiste pour la création et l’utilisation de répliques numériques ou pour les modifications numériques d’une performance », rapporte Deadline.

Black Mirror deviendra-t-il réalité ?

On est en droit de se poser la question alors que la sixième saison, sortie récemment sur Netflix, comptait un épisode où la vie d’une personne était entièrement mise en scène à l’aide d’une copie IA de Salma Hayek. Sans rentrer dans les détails – on vous recommande de regarder l’épisode -, l’actrice avait donné son autorisation pour que « Streamberry » mette en scène sa copie numérique chapeautée par une IA.

• Un épisode dans l’air du temps. Le créateur de la série a d’ailleurs lui aussi craqué à la pression et demandé à ChatGPT de lui écrire un épisode de Black Mirror. Heureusement pour les scénaristes, le résultat n’était pas à la hauteur de ses espérances.

Le scénario de « Joan Is Awful » a-t-il inspiré Hollywood ? C’est possible. Il faut dire que cette technologie représente plusieurs avantages pour les studios hollywoodiens.

• S’ils arrivaient à leurs fins, ils n’auraient plus à s’inquiéter de l’avis des acteurs humains et pourraient faire jouer ce qu’ils veulent à leur copie IA.
• De quoi leur faire économiser beaucoup d’argent : adieu les cachets des acteurs, retards de production en raison de la fatigue ou de la blessure de l’un d’entre eux, des prises à répétitions, mais aussi des caprices des stars.
• Ils pourront contrôler leur copie IA d’acteurs comme bon leur semble et les faire travailler jour et nuit, accélérant ainsi les productions.

De quoi se demander si, d’ici à quelques années, les films et séries que nous visionnerons ne seront pas écrits et incarnés par des intelligences artificielles. Hollywood a l’air partante, et elle n’est pas la seule.

Dans le monde du divertissement, utiliser une IA pour créer des scénarios, mettre en scène des personnages, mais aussi proposer des expériences vidéoludiques parait en effet en inspirer plus d’un, alors pourquoi pas ?

• Ubisoft a déjà sauté le pas en s’aidant d’une IA pour créer le texte d’un jeu vidéo.

La mise en garde contre le remplacement de nombreux métiers par l’IA pourrait bien concerner plus de monde qu’on ne l’imaginait dans le monde du divertissement. À moins que les principaux intéressés ne parviennent à s’en protéger.