Quels pays ressentent le plus durement la hausse des prix du pétrole ?

Une hausse des prix du pétrole est en cours et elle va se poursuivre. Certains analystes n’excluent pas d’arriver aux 100 dollars le baril. Et cela affectera principalement les pays importateurs. 

Pourquoi est-ce important ?

Au sein de l'OPEP+, les pays producteurs de pétrole ont décidé cette semaine de réduire leur production de plus d'un million de barils par jour en mai. Cette annonce inattendue a provoqué une augmentation soudaine des prix de 7%.

Dans l’actualité : Les analystes disent que les principaux importateurs de pétrole sont ceux qui ont le plus à craindre de la hausse des prix.

« C’est un fardeau supplémentaire pour toute l’économie importatrice de pétrole », a ainsi déclaré à CNBC Pavel Molchanov, directeur général de la banque d’investissement privée Raymond James.

  • Les pays qui importent déjà beaucoup de pétrole et dont l’approvisionnement énergétique dépend largement des combustibles fossiles seront les plus durement touchés, note Henning Gloystein, d’Eurasia Group.
  • Gloystein cite notamment l’Inde. Le pays asiatique est le troisième plus grand importateur de pétrole au monde. « Malgré le fait qu’ils peuvent à présent acheter du pétrole russe moins cher, la hausse des prix du charbon et du gaz nuit déjà au pays. Si le prix continue d’augmenter, même le pétrole russe bradé pourrait freiner la croissance de l’Inde », estime-t-il.
  • Le Japon et la Corée du Sud ont également du souci à se faire. Le pétrole est leur source énergétique la plus importante et ils n’en ont pas chez eux. C’est un peu moins grave pour la Chine, car elle en produit aussi elle-même.
  • Les pays qui ont peu de dollars en réserve sont également à risque, car le pétrole s’achète généralement avec le billet vert. Cela pourrait principalement affecter les économies émergentes. Molchanov donne comme exemples l’Argentine, la Turquie, l’Afrique du Sud, le Pakistan et le Sri Lanka.

L’Europe pas beaucoup mieux lotie

  • En Europe, selon Gloystein, nous ne sommes pas non plus à l’abri des chocs de prix. Comme on n’en extrait pas sur le Vieux Continent, nous sommes totalement dépendants des importations.
  • Les Européens ont toutefois un atout dont ne disposent pas la plupart des autres : le pétrole est moins important dans leur mix énergétique primaire, où le nucléaire, le gaz et le charbon comptent aussi pour beaucoup.
  • Les analystes préviennent par ailleurs que les prix risquent encore de grimper, avec un baril à 100 $ qui se dessine à l’horizon Toutefois, selon Molchanov, « cela ne restera probablement pas un prix permanent ». « À long terme, les prix pourraient être plus conformes aux prix d’aujourd’hui : entre 80 et 90 dollars », a-t-il ajouté.
  • Car de tels sommets devraient encourager les producteurs à augmenter leur production, atténuant ainsi la pression sur les prix.

(OD)

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