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L’autre guerre du pétrole qui nous attend en 2024 : l’Arabie saoudite pourrait booster sa production pour noyer toute concurrence naissante

L’autre guerre du pétrole qui nous attend en 2024 : l’Arabie saoudite pourrait booster sa production pour noyer toute concurrence naissante
Un forage sur un puits de pétrole aux USA (Photo by: Jon G. Fuller / VWPics/Universal Images Group via Getty Images)

Face à l’élan pétrolifère des États-Unis et de quelques autres pays, l’Arabie saoudite craint pour son rôle de grand producteur de brut incontournable. Le royaume pourrait lancer une guerre du pétrole et décider d’ouvrir les vannes, afin de noyer la concurrence sous du pétrole à bas prix et décourager les investissements.

Pourquoi est-ce important ?

Les prix du pétrole sont à la baisse, et la tendance devrait se poursuivre en 2024. Les causes en sont multiples, et la croissance des énergies vertes n'aura somme toute qu'un effet marginal. C'est plutôt du côté d'une demande incertaine qu'il faut chercher la réponse, mais aussi de nouveaux producteurs qui pèsent de plus en plus. Un dernier point auquel les géants actuels du pétrole cherchent une riposte. Une guerre commerciale dans laquelle certaines tactiques pourraient bien nous surprendre.

La guerre du pétrole à bas prix

Les prévisions pour 2024 : vers une guerre commerciale pour le pétrole entre Riyad et Washington ?

  • C’est l’un des facteurs de la baisse actuelle du pétrole et de ses fort probables prolongations. De nouveaux pays producteurs entrent en scène, et ne suivent pas les recommandations de l’OPEP. On peut citer le Brésil, qui vient d’accepter d’entrer dans l’OPEP+ mais sur la pointe des pieds. Ainsi que le Guyana, pays à la plus forte croissance au monde grâce à son pétrole – mais qui craint une guerre avec le Venezuela voisin.
  • Le plus gros des acteurs reste toutefois les États-Unis. Leur production pétrolière est en plein boom, avec un record récent à 13,2 millions de barils par jours selon l’Energy Information Administration. Et leurs exportations pétrole brut approchent aussi d’un record, de 6 millions de barils par jour.

La riposte de Riyad

L’enjeu : des prix à la baisse, c’est un gros souci pour l’OPEP en général, et pour l’Arabie saoudite en particulier, alors que le club des producteurs tente de maintenir le prix très hauts en réduisant la production. Mais l’entrée en lice de nouveaux concurrents, qui ne suivent pas le même agenda, c’est pire encore.

  • L’Arabie saoudite va donc riposter dans ce qui s’apparente à une guerre commerciale entre le royaume et les États-Unis. Or, selon l’expert en énergie Paul Sankey, sa tactique pourrait passer par un retour à la production maximale, qui ferait d’autant plus baisser les prix.
  • Cela parait contre-intuitif alors que Riyad a resserré les vannes à plusieurs reprises pour maintenir des prix du pétrole élevés. Mais cela permettrait de couper l’herbe sous le pied des concurrents. Si le pétrole ne vaut pas grand-chose, pourquoi investir dans de nouveaux forages et de nouvelles infrastructures ? Les bénéfices attendus paraitraient bien trop faibles par rapport aux sommes dépensées.
  • « Vous devez attaquer celui qui prend la décision marginale de forer ou non – et ce gars-là, c’est M. Bassin Permien, » a déclaré Sankey lors d’un entretien avec Business Insider, faisant référence à une région géologique américaine grande comme 40% de la France, et épicentre pétrolifère.

C’est une tactique que Riyad a utilisée en 2014 et 2020 pour reprendre le contrôle des prix du pétrole, note l’expert. Une manière de rester incontournable face à une concurrence croissante et à une demande en baisse.

Or, l’Arabie saoudite est aujourd’hui sous ses pics de production, créant un déficit de 2,5 millions de barils par jour. Elle a donc de la marge si elle veut tout d’un coup inverser la tendance. Sankey refuse toutefois de décréter que c’est forcément ce que décideront de faire les Saoudiens.

« Je pense que ce qui va se passer, c’est qu’ils vont attendre l’hiver pour voir ce qui se passe et maintenir, comme ils l’ont dit, dans le Q1, leurs coupes. Et puis si les choses commencent à faiblir à partir de là, ils vont devoir décider ce qu’ils vont faire. »

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