Les travailleurs du géant pharmaceutique GSK sont ‘abasourdis’ par l’ampleur du plan de restructuration annoncé mercredi par la direction, a indiqué Michel De Bondt, représentant du syndicat chrétien CSC, alors que des assemblées du personnel sont en cours vendredi.
Ils craignent une seconde vague de licenciements dans les prochaines années mais n’ont pas décidé de mener des actions ou d’arrêter le travail.
Les différents syndicats organisent des assemblées générales sur les sites de Wavre et de Rixensart vendredi afin d’informer le personnel et de préparer les négociations avec la direction de GSK. ‘Pour être constructifs, nous avons demandé aux travailleurs de faire une liste de toutes leurs questions sur leur poste et l’emploi en général dans l’entreprise, nous en avons reçu énormément’, explique Michel De Bondt. ‘Nous les synthétiserons avant de les transmettre à la direction.’ Les syndicats ont l’intention de limiter les pertes d’emploi.
Le personnel ne s’attendait pas à une restructuration d’une telle ampleur. Mercredi, GSK a annoncé son intention de supprimer 720 emplois, principalement des cadres, et de ne pas renouveler 215 contrats temporaires sur ses sites wallons. ‘Le personnel est abasourdi’, confirme le représentant de la CSC. ‘On connaît des entreprises où une première vague de licenciements en cachait une deuxième.’
Aucune action des travailleurs n’est prévue avant le conseil d’entreprise programmé lundi. ‘Si la direction n’est pas respectueuse avec le personnel, nous verrons de quelle manière nous organiser’, précise néanmoins Michel De Bondt.
On après également que le conseil d’entreprise chez GSK, initialement prévu lundi, a été déplacé à mercredi ‘à la demande des syndicats’, indique vendredi après-midi Elisabeth Van Damme, porte-parole de GSK.
Un impact sur les sous-traitants
De son côté, le SNI (Syndicat Neutre pour Indépendants) a fait part de sa préoccupation quant à la situation économique et sociale de la société GSK. ‘Nous prenons acte de la mobilisation du gouvernement wallon dans ce dossier’, explique Christophe Wambersie, Secrétaire Général Wallonie-Bruxelles du SNI. ‘Néanmoins, nous souhaitons attirer l’attention des ministres sur l’impact direct et indirect sur un certain nombre de sous-traitants en lien économique avec cette entreprise.’
Selon l’organisation de défense des indépendants, une entreprise de l’importance du géant pharmaceutique est au centre d’un maillage de PME, TPE et indépendants, qu’ils soient fournisseurs, parties prenantes ou autres sous-traitants. ‘Généralement ces petites entreprises, par la taille et les commandes d’importance d’un donneur d’ordre de la grandeur de GSK, sont particulièrement vulnérables car une bonne partie de leur chiffre d’affaires en dépend directement’, poursuit Christophe Wambersie.
Des mesures nécessaires de la part du gouvernement wallon
Le SNI insiste pour que le gouvernement wallon prenne également en compte cette dimension. ‘Il est nécessaire qu’il mette en place, au même titre que toutes mesures en soutien aux travailleurs directement impactés de la société GSK, des mesures accompagnant, soutenant et aidant l’ensemble des sous-traitants tant au niveau économique que social. Ces derniers occupent en effet également nombre de travailleurs.’
Le SNI insiste par ailleurs sur la nécessité d’une concertation avec les gouvernements flamands et bruxellois, les entreprises touchées étant présentes dans les 3 régions.
‘L’équipe Di Rupo se doit d’être proactive à leur égard. Nous rappelons enfin notre disponibilité, en tant que partenaire social wallon, pour émettre au gouvernement des propositions en faveur des entreprises touchées’, conclut le Secrétaire Général Wallonie-Bruxelles du SNI.
Le ministre de l’Economie Willy Borsus (MR) a lui indiqué vouloir réduire au maximum le nombre d’emplois concernés à travers la loi Renault. Loi dont les syndicats veulent par ailleurs réformer la section concernant les indépendants et PME, entre autres…
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