Les obligations souveraines grecques avec une maturité de 2 ans rapportent désormais maintenant moins d’intérêts que les obligations américaines comparables. En d’autres, termes, cela signifie que les marchés financiers font maintenant autant confiance à la Grèce qu’aux États-Unis. Récemment, les médias ont chanté les louanges de la « reprise économique » dans le pays sacrifié sur l’autel de l’euro.
Mais lorsque l’on examine la situation du pays de plus près, on parvient à une conclusion complètement différente.
Les impôts impayés représentent 55 % du PIB
Selon les statistiques de l’IAPR, le montant des impôts impayés ou payés en retard dans le pays représente maintenant plus de 55% du produit intérieur brut.
Il n’y a pas besoin de chercher bien loin pour en trouver la raison. De tous temps, les Grecs ont été connus pour leur répugnance à payer des impôts. Mais désormais, ils ne peuvent tout simplement plus payer ces impôts.
Sur les 100 milliards d’euros non encore recouvrés, il ne sera possible que de récupérer 15 milliards au mieux. Le reste des sommes à recouvrer est dû par des sociétés tombées en faillites, ou des personnes décédées.
En 2017, les autorités fiscales grecques ont saisi les pensions, les salaires et les actifs de 180 000 contribuables.
Selon le Wall Street Journal, tous les mois depuis 2014, les dettes fiscales irrécouvrables augmentent d’un milliard d’euros. 4,17 millions de Grecs – soit quasiment un Grec sur 2 – doivent de l’argent au Trésor grec.
Les banques consentent des « coupes de cheveux » sur les anciens prêts
De plus, une étude récente révèle l’ampleur du chaos financier en Grèce. Les banques consentent maintenant des « coupes de cheveux » (autrement dit, des abandons de créances) à 90 % sur les encours de prêts anciens, lorsqu’un nouvel emprunt est contracté. De cette manière, elles espèrent pouvoir encore récupérer 10 % des prêts qui avaient été enregistrés comme irrécouvrables dans leurs livres.
La grève pour le droit de grève
Enfin, les troubles sociaux sont en expansion. Le 15 janvier, le gouvernement adoptera une nouvelle loi visant à limiter le droit de grève. Il s’agit de l’une des exigences que la Troïka composée de l’UE, du FMI et de la BCE a imposées lorsqu’elle a accordé les milliards du financement d’urgence pour le pays. Ce vendredi, un certain nombre de syndicats du secteur public avaient appelé à une grève générale. En d’autres termes, ils font grève pour avoir le droit de faire grève.