Grèce : Les prêts défaillants représentent 50 % du PIB

Mercredi, le cours des grandes banques grecques s’est effondré, après l’annonce que la Piraeus Bank et la National Bank of Greece, deux des 4 banques systémiques du pays, s’étaient engagées auprès de la Banque centrale européenne à prendre des mesures drastiques pour réduire leurs créances douteuses de 60 % d’ici la fin de l’année 2021.

Rien que d’ici la fin de cette année, ces deux banques envisagent de réduire leurs créances douteuses de près de 27 %.

Depuis 2015, le cours des banques grecques a chuté de 97 %

L’indice des valeurs bancaires grecques a chuté de 10 % tandis que les actions de la Banque Piraeus ont dévissé de près de 27% mercredi, atteignant leur cours le plus faible de l’histoire de cet établissement. Les investisseurs redoutent que les mesures prises pour apurer les bilans de ces établissements de leurs créances douteuses impliquent l’enregistrement de créances irrécouvrables, ce qui implique des pertes futures, et explique pourquoi ils ont revendu massivement les actions de ces établissements bancaires. Depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre grec Alexis Tsipras en 2015, le cours des actions grecques s’est effondré d’environ 97 %, souligne Bloomberg.

Les prêts défaillants représentent 50 % du PIB grec

À la fin du mois de juin, NPL (c’est à dire les non performing loans, qui représentent les prêts non remboursés depuis au moins 90 jours) des 4 plus grandes banques du pays (la Piraeus Bank, la National Bank of Greece, Alphabank et Eurobank) se montaient à 88,6 milliards d’euros, soit plus de 40 % du bilan de ces 4 banques systémiques grecques, et l’équivalent de la moitié du PIB grec. Pour la Piraeus, qui est la plus affectée par ce problème, ce ratio grimpe même à 54,7 %. Cette situation est bien entendu une conséquence de la crise grecque. Même si le pays est sorti récemment de son plan de sauvetage, ils demeure affaibli par des années de récession économique qui l’ont vu perdre presque un quart de son PIB.

Le projet de la BCE

Le projet de la Banque centrale européenne prévoit que ces 4 établissements réduisent ce montant pour que le ratio entre les prêts défaillants et l’ensemble des prêts consentis tombe entre 15 et 21 % d’ici la fin de l’année 2021. Pour ce faire, ces banques devront procéder à des reventes de prêts, et à des titrisations. Elles pourront aussi revendre aux enchères les biens immobiliers qu’elles ont saisis.

En cas de non-respect de l’exigence de la BCE, elles s’exposeront à des pénalités, et pourront être forcées d’augmenter leur capitalisation.

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