Les quatre grandes banques sont-elles de mèche sur le marché de l’épargne ? « Le secteur bancaire belge est un oligopole »

Le secteur bancaire belge est trop dominé par les quatre grandes banques – KBC, BNP Paribas Fortis, Belfius et ING Belgique – et présente donc des caractéristiques d’un oligopole. C’est ce qu’affirme l’Autorité belge de la Concurrence (ABC) dans un avis détaillé au ministre de l’Économie Pierre-Yves Dermagne (PS).

Dans l’actualité : Un avis de l’ABC, rapporté par plusieurs journaux francophones, confirme les soupçons : les quatre grandes banques harmonisent de manière suspecte leur politique commerciale pour les particuliers.

Des grandes banques qui « volent en formation »

  • Cela ne se passe pas dans des arrières-salles, mais via des signaux subtils sur le marché. Si une des grandes banques augmente ses taux d’épargne, les trois autres vont ajuster leurs tarifs à des niveaux très similaires.
  • « Le marché du banking privé présente certaines caractéristiques qui facilitent la coordination entre les principaux acteurs et tendent à réduire la concurrence », extrait Le Soir du rapport.
  • De plus, « les banques sont probablement capables d’observer facilement le comportement de leurs concurrents et de suivre une ligne similaire qui reflète leurs intérêts partagés. »
  • Selon l’ABC, les quatre grandes banques « volent en formation », ce qui aboutit à des conditions commerciales « essentiellement comparables » pour les consommateurs.

En résumé : Le secteur bancaire belge « présente les caractéristiques de l’oligopole », conclut le gendarme de la concurrence. Les quatre grands acteurs représentent ensemble environ 70 % des comptes d’épargne et des comptes à vue.

Taux d’épargne

Plus de contexte : ces derniers mois, le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (cd&v) et les grandes banques se sont livrés à une sorte de guerre des taux d’épargnes. En lançant un bon d’État à taux élevé sur le marché, le gouvernement a mis la pression sur les grands acteurs pour qu’ils augmentent leurs taux d’épargne. Ce bon d’État a été un succès retentissant, et nous aurons probablement droit à une seconde émission similaire d’ici la fin de l’année.

  • L’ABC confirme dans son analyse que les taux d’épargne des grandes banques varient relativement peu entre eux et sont inférieurs à ceux des acteurs de niche.
  • Un autre point douloureux : à cause de l’importance des primes de fidélité sur le montant final des intérêts, les taux d’épargne semblent souvent opaques pour le consommateur, ce qui complique les comparaisons de tarifs avec d’autres banques.
  • L’argument des grandes banques – que les carnets d’épargne sont importants pour la stabilité financière du secteur – est écarté par l’ABC. Selon le régulateur de la concurrence, il y a suffisamment de réserves pour supporter une compétition plus élevée.

MB

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