Google ne ciblera plus sa pub sur vos opinions politiques

Changement de cap pour la pub politique sur Google. Le géant américain n’utilisera plus que votre âge, genre et code postal.

Google n’utilisera plus vos préférences de vote pour cibler son marketing politique. Seuls l’âge, le sexe et votre code postal seront pris en compte.

Google va réduire les données accessibles aux annonceurs politiques. La filiale d’Alphabet l’a annoncé dans un post sur son blog mercredi soir. Désormais, ils pourront utiliser uniquement l’âge, le genre et la localisation (via le code postal) pour adresser de la publicité politique personnalisée.

Un restriction contraignante pour les annonceurs politiques. Jusqu’alors, ils pouvaient avoir accès aux orientations politiques des utilisateurs.

Le timing ne doit rien au hasard. La mesure entrera en vigueur la semaine prochaine au Royaume-Uni, en vue de l’élection générale qui doit s’y tenir. Il faudra attendre fin de l’année pour sa généralisation dans toute l’Europe et le 6 janvier pour son application dans le monde entier. 2020 sera chargé en élections: avec la présidentielle aux Etats-Unis (novembre), en Pologne (mai) ou encore les législatives à Hong Kong (septembre).

Restaurer la confiance

Cette décision arrive un peu plus d’un mois après l’annonce faite par Twitter de modifier ses annonces politiques. Un changement nécessaire pour les géants de la tech après les nombreux soupçons d’ingérences dans les campagnes.

Étant donné les inquiétudes exprimées récemment et les débats autour des annonces politiques (…), nous voulons améliorer la confiance des électeurs dans les publicités de ce type qu’ils pourraient voir sur nos plateformes’, annonce Scott Spencer sur le blog Google. Le géant américain se dit conscient de son impact et entend restaurer la confiance envers les campagnes digitales.

L’objectif annoncé est de mettre fin au pouvoir de l’argent des gros annonceurs : ‘Que vous soyez candidat aux législatives ou que vous placiez une annonce pour des meubles de bureau, nous appliquons les mêmes règles à tout le monde, il n’y pas d’exception taillée sur mesure’ prolonge Scott Spencer.

Un écho au cofondateur de Twitter Jack Dorsey qui avait déclaré, après l’annonce de sa modification : ‘Nous pensons que la portée d’un message politique doit se mériter, pas s’acheter’.

Quid de Facebook ?

Un dernier message qui s’adresse de façon à peine voilée à Facebook, alors que le rôle joué par les réseaux sociaux ne cesse d’être remis en cause. Empêtré dans des accusations d’ingérences, Mark Zukerberg défend la liberté d’expression et de placement de publicité. Et tant pis pour la propagation des fake news, comme cela a été le cas durant la campagne du président brésilien Jay Bolsonaro ou de Donald Trump.

Amnesty accuse

Si deux camps semblent se dessiner sur la question, pour les détracteurs, tous répondent de la même logique et du même danger. Ce matin, Amnesty lançait une mise en garde contre les géants de la technologie dans son dernier rapport sur les droits humains.

‘Google et Facebook ont progressivement rogné le respect de notre vie privée. Aujourd’hui nous sommes piégés. Soit nous nous soumettons à cette vaste machine de surveillance – où nos données sont facilement utilisées pour nous manipuler et nous influencer – soit nous renonçons aux avantages du monde numérique’ a déclaré le secrétaire général de l’organisation Kumi Naidoo. Amnesty met en garde contre la restriction des libertés individuelles provoquées par l’utilisation massive des données personnelles.

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