Goldman Sachs sous le feu des critiques après que la banque a conseillé à ses clients d’investir dans le cuivre


Principaux renseignements

  • Goldman Sachs a conseillé à ses clients d’investir dans le cuivre sur la base d’un tarif d’importation prévu de 50 pour cent.
  • Cependant, les droits de douane annoncés étaient limités et ne concernaient pas les types de cuivre les plus courants, ce qui a entraîné une chute brutale des prix du cuivre.

Des conseillers de Goldman Sachs ont conseillé à des clients de fonds spéculatifs d’investir dans le cuivre américain juste avant que la décision du président américain Donald Trump sur les droits d’importation ne provoque un effondrement inattendu du marché.

« Pas de tarif pour le cuivre. Mea Culpa »

Lors d’un entretien téléphonique mardi, Goldman Sach a déclaré que Trump était susceptible d’imposer des droits de douane de 50 pour cent sur le cuivre. La banque a recommandé d’acheter des options d’achat à court terme qui seraient payantes si les prix du cuivre aux États-Unis augmentaient de 11 pour cent. Cependant, mercredi après-midi, le président n’a annoncé qu’un tarif douanier limité, exemptant totalement la forme de cuivre la plus couramment commercialisée. Cela a entraîné une chute brutale de 22 pour cent des prix du cuivre à New York en l’espace de quelques heures.

Goldman a ensuite reconnu son erreur en envoyant à ses clients un courriel intitulé « Pas de tarif pour le cuivre. Mea Culpa ». Ce faux pas de l’une des principales banques de matières premières a mis en évidence le fait que l’annonce des droits de douane a pris au dépourvu la quasi-totalité des acteurs du marché du cuivre, ce qui a entraîné des pertes pour plusieurs fonds spéculatifs et salles de marché de banques, y compris celle de Goldman.

Une chute sans précédent du prix du cuivre

Cet appel faisait partie d’une série de recommandations incitant les clients à parier sur la hausse des prix du cuivre américain. L’annonce antérieure par Trump de droits de douane de 50 pour cent en juillet – deux fois plus élevés que les attentes du marché – n’avait poussé les prix du cuivre américain sur le Comex qu’à environ 28 pour cent au-dessus des prix mondiaux sur le London Metal Exchange.

Malgré les inquiétudes de certains clients concernant d’éventuelles exemptions pays par pays après l’accord commercial conclu par les États-Unis avec l’Indonésie, l’un des principaux producteurs de cuivre, Goldman a maintenu que l’écart de prix entre les deux marchés devrait encore se creuser. Elle a suggéré à ses clients d’acheter des options d’achat pour septembre à un prix d’exercice de 6,25 dollars, soit environ 11 pour cent de plus que le prix en vigueur à l’époque. À la suite de l’annonce des tarifs douaniers et de l’effondrement des prix qui s’en est suivi, la valeur de ces options a chuté de plus de 90 pour cent.

Il est important de noter que ces recommandations de vente sont distinctes des notes publiées par l’équipe de recherche de Goldman. Bien que leurs analystes des métaux aient également prédit des droits de douane de 50 pour cent sur le cuivre, ils ont suggéré de prendre des bénéfices sur leur recommandation antérieure d’opter pour une position longue sur l’écart entre le Comex et le LME, en reconnaissant la possibilité d’exemptions dues à la « diplomatie des minerais ».

Mauvaise appréciation généralisée du marché du cuivre

Goldman n’a pas été la seule à se tromper sur le marché du cuivre. L’équipe de vente de Citigroup a également conseillé à ses clients d’acheter du Comex et de vendre du LME le matin de l’annonce, anticipant un écart de prix croissant entre les deux marchés.

Cet événement souligne les difficultés inhérentes à la prévision des décisions politiques et de leur impact sur le marché, même pour des institutions financières sophistiquées disposant de capacités de recherche étendues et de relations avec les gouvernements. La complexité du paysage géopolitique peut conduire à des interprétations erronées des intentions politiques.

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