Si le gouvernement américain obligeait les citoyens à porter un masque buccal, non seulement le nombre d’infections au Covid-19 et le nombre de décès qui en résulterait diminueraient, mais cela éviterait également aux États-Unis une contraction de 5% de la croissance économique, affirme la banque d’affaires Goldman Sachs dans une note à ses clients.
Jan Hatzius, économiste en chef de Goldman Sachs, et son équipe ont étudié le lien entre le port d’un masque buccal durant la crise du coronavirus et son impact sur l’économie. Selon eux, le port du masque conduit à des résultats visibles et statistiquement significatifs.
D’après l’économiste, une obligation entraînerait une augmentation de 15% du nombre de personnes qui portent un masque buccal. Cela permettrait de réduire l’augmentation quotidienne des cas confirmés de 0,6 à 1%. Une telle obligation permettrait également d’éviter de nouveaux lockdowns, qui menacent d’écumer 5% du PIB.
À partir des chiffres du gouvernement, Jan Hatzius et son équipe ont pu déterminer que lorsque le port du masque est imposé par les autorités, le nombre de personnes portant ‘toujours’ un masque fluctue autour de 80%. Contre 40% lorsqu’il n’y a pas d’obligation de ce type. Une fois que le gouvernement impose une telle obligation, le nombre de personnes qui portent ‘toujours’ un masque augmente de plus de 25% dans les 30 jours. Et les personnes qui disaient porter un masque buccal ‘souvent’ le portent alors ‘toujours’.
Les économistes ont comparé ces chiffres avec les mesures de confinement prises plus tôt dans l’année afin de réduire le nombre d’infections. Elles ont coûté 17% du PIB américain entre janvier et avril. D’autres pays qui ont pris des mesures plus strictes ont même vu leur PIB chuter plus fortement.
Le port du masque est complètement politisé aux États-Unis
Jan Hatzius et son équipe ont lié ces résultats à une réduction de 1% du taux de croissance quotidien des cas confirmés. Ils sont arrivés à la conclusion que l’obligation de porter des masques buccaux pourrait empêcher des lockdowns coûtant jusqu’à 5% du PIB.
La politisation du masque
Jan Hatzius conclut en affirmant que le port du masque a donc un impact non seulement sur la santé publique, mais aussi sur l’économie. Et ce parce qu’il rend inutile les lockdowns qui nuisent à l’économie.
Il semble pourtant hors de question qu’une telle obligation voit le jour prochainement aux États-Unis. Comme l’a fait remarquer le virologue belge Peter Piot, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, dans le journal The Guardian, le port du masque buccal, sous l’impulsion du président Trump, est aujourd’hui complètement politisé.