Une coalition avec l’Open Vld à la place de Vooruit n’est en principe plus à l’ordre du jour. Mais une interview du président du MR, Georges-Louis Bouchez, met soudainement en lumière le souhait profond de son parti.
Principaux renseignements
- Georges-Louis Bouchez pense qu’une coalition avec l’Open Vld mènerait plus rapidement à un gouvernement qu’avec Vooruit.
- Les autres partis ont abandonné cette option, même la N-VA.
- Le fossé entre le MR et Vooruit reste profond.
À lire : Het Laatste Nieuws publie une interview de Georges-Louis Bouchez (MR). Malheureusement pour lui, le timing est très défavorable.
- L’interview de HLN avec Bouchez a eu lieu jeudi dernier, avant que Vooruit ne se déclare prêt à relancer les discussions. Cela donne au président du MR l’occasion de dévoiler ses véritables intentions, plaidant ouvertement pour une coalition avec l’Open Vld. Une posture peu judicieuse alors qu’il doit maintenant retourner à la table des négociations avec Vooruit.
- « Le chemin le plus rapide vers un gouvernement fédéral ? C’est toujours avec l’Open Vld et sans Vooruit », déclare Bouchez sans détour. Concernant les négociations avec Vooruit, il ajoute : « Je me tiendrai tranquille, mais si quelqu’un doit faire un tel show pour venir à la table, je me demande ce qu’il mangera une fois assis. »
- Il poursuit : « Vous savez, Rousseau nous a bien eus. Cet été, Vooruit a dit oui à la première supernote, mais maintenant il rejette toutes les supernotes, alors qu’elles penchent de plus en plus à gauche ! Pourquoi a-t-il dit oui cet été ? Pour me refiler la patate chaude. »
- Bouchez refuse de renoncer à l’idée d’une coalition avec l’Open Vld, malgré l’opposition des autres partis : Les Engagés et le cd&v jugent la majorité (76 sièges sur 150) trop étroite, et la N-VA refuse de gouverner avec une minorité flamande. « Rien n’est fini tant que ce n’est pas enterré. On verra », conclut-il.
- Bouchez critique également la position du président du cd&v, Sammy Mahdi, qui a fermement fermé la porte à l’Open Vld : « Si Arizona échoue, Sammy continuera à tourner en rond dans sa chambre sans trouver la sortie. Je maintiens l’option de l’Open Vld, car la priorité est de former rapidement un gouvernement. »
« Un scénario pire »
Réactions : la N-VA doit contenir le MR.
- Les centristes du cd&v et des Engagés s’opposent fermement à une coalition avec l’Open Vld, une position bien connue. Pour éviter de faire éclater les négociations, des figures de la N-VA ont également dû intervenir. Une coalition avec l’Open Vld pourrait être plus facile pour la N-VA sur le plan du contenu, mais même la droite ne peut se passer de Vooruit à ce stade.
- « Ces cinq partis devront y arriver », déclare Jan Jambon (N-VA) dans De Zevende Dag. « Tout autre scénario serait pire. » Il critique également l’approche de Bouchez : « Chaque intervention médiatique avec des ultimatums complique les négociations. »
- Zuhal Demir (N-VA), ministre flamande, reste prudente : « Je suis nationaliste, et je suis favorable à un gouvernement avec une majorité flamande », déclare-t-elle à VTM Nieuws. Mais une telle majorité est simplement hors de portée avec la N-VA, le cd&v et l’Open Vld.
- Des discussions exploratoires entre le formateur Bart De Wever (N-VA) et la présidente de l’Open Vld, Eva De Bleeker, ont confirmé que l’Open Vld n’est pas intéressé par une coalition avec une majorité étroite. L’idée d’un « gouvernement d’urgence » soutenu uniquement par des pouvoirs spéciaux de l’Open Vld semble également abandonnée, malgré les espoirs de Bouchez.
« Beaucoup de bonnes choses pour Bouchez »
Détails : sur le fond, les obstacles restent nombreux.
- Le président de Vooruit, Conner Rousseau, se prépare pour une nouvelle série de négociations qui débuteront lundi après-midi. Selon lui, les nouvelles propositions de Bart De Wever offrent des opportunités : « Je peux vous assurer que dans les textes actuels, il y a beaucoup de bonnes choses pour Bouchez. Au final, il y aura toujours beaucoup pour le MR et la N-VA. Mais il faut que ce soit quelque chose qui me permette de me regarder dans le miroir, quelque chose de social et équilibré. Je pense que c’est une exigence très raisonnable », a-t-il déclaré dans De Afspraak.
- Dans son interview avec HLN, Bouchez a laissé entendre qu’il n’était pas prêt à abandonner la baisse des impôts qu’il réclame. L’idée d’augmenter les taxes sur les grandes fortunes, comme le souhaite Vooruit, ne trouve pas grâce à ses yeux : « Si vous commencez à taxer beaucoup plus les actions, les entreprises et les gains en capital, vous n’aurez plus d’entrepreneurs ni de chercheurs », explique-t-il. « Je ne veux pas de ces taxes anti-économiques. »
- Alors que le temps presse pour parvenir à un accord gouvernemental permettant de voter le budget, les obstacles restent nombreux, tant sur le fond que sur la composition de la future coalition. Et cela, au grand dam de Georges-Louis Bouchez.