Principaux renseignements
- Le ministère français des finances s’inquiète d’un déficit budgétaire d’une ampleur inattendue, qui pourrait mettre en péril les finances du pays.
- Selon les estimations du ministère des finances, 60 milliards d’euros d’économies budgétaires sont nécessaires pour atteindre l’objectif de déficit du gouvernement sortant pour l’année prochaine.
- Le président Macron est confronté à d’importantes difficultés pour naviguer entre les options de réduction des dépenses, d’augmentation des impôts ou de compromission de sa crédibilité auprès des partenaires de l’UE et des marchés financiers.
Le ministère français des finances a fait part de ses inquiétudes quant à l’ampleur inattendue du déficit budgétaire cette année et l’année prochaine, ce qui pourrait mettre en péril les finances du pays. La détérioration de la situation budgétaire a conduit Paris à faire l’objet de mesures disciplinaires de la part de l’UE. Ce fardeau pèse sur le président Emmanuel Macron, qui n’a toujours pas formé de nouveau gouvernement à la suite des élections législatives infructueuses de juillet.
L’escalade du déficit pose des défis importants à tout nouveau gouvernement potentiel. Il devra choisir entre réduire les dépenses, augmenter les impôts ou compromettre sa crédibilité auprès de ses partenaires de l’UE et des marchés financiers. Le ministère des finances estime que 60 milliards d’euros d’économies budgétaires seraient nécessaires pour atteindre l’objectif de déficit du gouvernement sortant pour l’année prochaine.
La situation actuelle
Les chiffres du déficit sont particulièrement alarmants en raison de recettes plus faibles que prévu provenant d’impôts clés tels que l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur les ventes à valeur ajoutée. Les dépenses supplémentaires encourues en raison des problèmes de sécurité en Nouvelle-Calédonie et des élections législatives ne font qu’aggraver le problème.
Le ministre des finances sortant, Bruno Le Maire, insiste sur la nécessité d’une discipline budgétaire et demande instamment la mise en œuvre de réductions des dépenses afin d’éviter une nouvelle détérioration du déficit. Cependant, ses propositions se heurtent à la résistance de législateurs de gauche comme Eric Coquerel, qui soutiennent que la situation actuelle est la conséquence des réductions d’impôts successives mises en œuvre pendant le mandat de Macron et qu’il ne peut y être remédié que par des augmentations d’impôts plutôt que par des réductions de dépenses.
L’histoire financière du gouvernement français
Le gouvernement français a constamment violé les règles de l’UE concernant les déficits budgétaires et n’a pas enregistré d’excédent depuis 1974. Le poids total de sa dette s’élève à 110 pourcent du PIB, dépassant ainsi les limites autorisées. Les précédentes réductions d’impôts sur les ménages, les entreprises et les revenus du capital ont considérablement réduit les recettes publiques.
Les plans de dépenses du gouvernement intérimaire pour 2025 ont été gelés le mois dernier, mais on s’attend à ce que la nouvelle administration révise ces chiffres, en procédant éventuellement à des ajustements radicaux. Le président Macron a la lourde tâche de trouver un premier ministre capable d’obtenir le soutien de la gauche et de la droite au Parlement et de maintenir la continuité des réformes favorables aux entreprises. Toutefois, le temps presse, car le gouvernement est légalement tenu de présenter un projet de budget aux législateurs avant le 2 octobre.
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