Formation du gouvernement aux Pays-Bas : les libéraux du VVD ne participeront pas au nouveau gouvernement, mais sont ouverts à le soutenir de l’extérieur

Le parti libéral VVD est l’un des perdants des élections néerlandaises. La cheffe de file, Dilan Yesilgöz, indique qu’elle voit cela comme un signal pour son parti : il ne devrait pas participer au gouvernement. La formation du gouvernement aux Pays-Bas s’annonce difficile.

Pourquoi est-ce important ?

Après la victoire du politicien d'extrême droite Geert Wilders (PVV), la grande question est de savoir comment former un gouvernement aux Pays-Bas. Cette formation est suivie de près en Flandre, en raison des gains attendus l'année prochaine par le Vlaams Belang, le parti frère du PVV.

L’actu : le VVD néerlandais ne participera pas à un gouvernement, mais est prêt à soutenir de l’extérieur.

  • Le VVD de Dilan Yesilgöz n’a pas réussi à convaincre après 13 ans de gouvernance menée par l’ancien Premier ministre Mark Rutte. Le parti a perdu 10 sièges, passant de 34 à 24.
  • Bien que le VVD soit toujours le troisième plus grand parti du pays, Yesilgöz est claire : « Les grands gagnants sont le PVV et le NSC. Après treize ans, un autre rôle nous convient. L’électorat nous le dit : VVD, passez votre tour cette fois ».
  • Le NSC, parti de centre-droit de Pieter Omtzigt, a obtenu 20 sièges en tant que nouveau venu.
  • Une coalition majoritaire semblait évidente, incluant PVV, NSC, VVD, en plus du BoerBurgerBeweging (BBB) de Caroline van der Plas.
  • Cela ne se produira pas. Yesilgöz indique cependant qu’elle pourrait soutenir le gouvernement de l’extérieur : « Nous allons rendre possible un gouvernement de centre-droit. Nous soutiendrons les propositions constructives, c’est donc une forme de tolérance ».

Les réactions : stupéfaction et incompréhension.

  • Selon Wilders, la décision du VVD ne facilite pas la formation du gouvernement. « La formation pourrait maintenant durer des mois. Mme Yesilgöz n’a pas facilité les choses pour ses électeurs. »
  • Van der Plas a également réagi avec incompréhension : « Je suis encore un peu stupéfaite. Décider cela avant même d’avoir parlé à tout le monde me semble un peu précipité. »

Un gouvernement minoritaire en vue ?

Autrement dit : une coalition majoritaire de centre-droit n’est plus envisageable.

  • Le parti de Wilders entre en jeu. Sous la direction de la présidente de la Chambre Vera Bergkamp, un explorateur a été désigné, le sénateur du PVV Gom van Strien. Il doit maintenant examiner quelles coalitions sont possibles.
  • Le deuxième plus grand parti, le cartel de gauche GroenLinks/PvdA, a déjà exclu de travailler avec le PVV.
  • Omtzigt et van der Plas ont tous deux indiqué vouloir discuter avec Wilders pour la formation d’un gouvernement.
  • Si le VVD ne participe effectivement pas au gouvernement, un gouvernement minoritaire avec PVV, NSC et BBB, soutenu par le VVD au Parlement, semble être l’option évidente.
  • PVV, NSC et BBB totalisent ensemble 64 sièges, insuffisants pour une majorité de 75.
  • Omtzigt a lui suggéré qu’il était en faveur d’un gouvernement minoritaire avec des ministres spécialisés cherchant à obtenir une majorité pour leurs plans dans leur domaine respectif.

L’analyse : Le BBB peut-il fournir une issue ?

  • « Un gouvernement minoritaire est un peu comparable à Rutte I, qui était composé du VVD et du CDA et soutenu par le PVV », explique le journaliste politique Albert Bos de la NOS.
  • « Le PVV va regarder vers le NSC et le BBB. Ce dernier non seulement pour ses sièges à la Seconde Chambre, mais surtout ses sièges à la Première Chambre, ce qui faciliterait le passage des plans d’un éventuel gouvernement de droite dans via cette Première Chambre », est son analyse.
  • Le BBB a obtenu 17 des 75 sièges à la Première Chambre lors des élections de 2022.
  • Malgré le recul du parti, le BBB pourrait donc maintenant offrir une issue.
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