L’économie mondiale ne se relèvera pas de sitôt de la crise inflationniste, prévient le Fonds monétaire international. Ses perspectives pour l’année prochaine n’augurent rien de bon : il faudra encore se serrer la ceinture un certain temps.
Le FMI appelle les banques centrales à garder leurs taux élevés en 2024 face à l’inflation persistante

Pourquoi est-ce important ?
La fin des taux élevés, ce n'est pas pour tout de suite, à en croire le FMI. Lors de sa réunion mi-septembre, la Banque centrale européenne avait décidé de relever une nouvelle fois ses taux directeurs de 25 points de base. Son taux de base s'élève désormais à 4%, un record dans l’histoire de l’institution monétaire. L'objectif ultime est de ramener l'inflation à 2%. Mais cette situation pèse lourdement sur les citoyens au moment de demander un prêt à la banque.Dans l’actu : Les prévisions alarmistes du FMI pour l’économie mondiale en 2024.
- L’inflation mondiale devrait diminuer à 5,8% en 2024, contre 8,7% en 2022 et 6,9% cette année.
- C’est pire qu’une prévision de juillet, qui donnait l’inflation à 5,2% l’an prochain.
- De 3,5% en 2022 et 3% en 2023, la croissance mondiale devrait continuer à ralentir à 2,9% l’an prochain.
- Cette prévision est en baisse de 0,1 % par rapport à ses perspectives de juillet. Et en dessous de la moyenne historique de 3,8% pour la période 2000-2019.
- L’estimation de croissance pour la zone euro en 2023 a été abaissée à 0,7%, contre 0,9% précédemment. Idem pour 2024 : le FMI prévoit une croissance de 1,2% (contre 1,5 % en juillet).
- Concernant la Belgique, le FMI prévoit que la croissance ralentira de 1% cette année à 0,9% en 2024.

Un objectif d’inflation atteint en… 2025
Entre les lignes : La politique monétaire plus stricte des banques centrales fonctionne. Mais on est toujours loin de l’objectif d’inflation à 2% de la BCE.
- La plupart des économies ne devraient pas atteindre cet objectif avant… 2025. « L’expérience d’une forte inflation des deux dernières années pourrait engendrer des attentes d’inflation durablement élevées, compliquant la tâche des banques centrales pour ramener l’inflation à leurs objectifs », écrit le FMI.
- Pour ramener l’inflation à cette finalité, le FMI préconise donc aux banques centrales de garder leurs politiques monétaires inchangées.
Résultat : Une double peine pour l’économie et le citoyen.
- Avec la montée des taux, les banques en Europe et aux États-Unis ont considérablement réduit l’accès au crédit. Et elles devraient continuer dans cette voie, selon le FMI.
- En raison des conditions de crédit plus strictes, l’activité économique dans les économies avancées a été touchée. On recense une baisse de la demande de crédit et des investissements au premier semestre.
- Les taux de faillites augmentent aussi, comme aux États-Unis où ils sont montés de 20% en un an.
- À tout cela s’ajoute le fardeau de l’inflation, toujours très élevée pour les ménages.
Une lueur d’espoir : Malgré ces sombres perspectives, le FMI rejette une possible crise du crédit dans un futur proche. Le monde ne devrait pas non plus être plongé dans la récession l’an prochain. Affaire à suivre…