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La Flandre est prête à embaucher plus de Belges francophones, mais ce n’est (vraiment) pas simple

La Flandre est prête à embaucher plus de Belges francophones, mais ce n’est (vraiment) pas simple
La Flandre recrute, et dans toutes les langues, mais les candidats wallons ne sont guère nombreux. | Getty

L’année dernière, le VDAB, Office flamand de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a transmis 117.000 offres d’emploi à son homologue wallon, le Forem. Au total, seuls 51 demandeurs d’emploi ont répondu à ces offres, soit un taux embarrassant de 0,043 %.

  • À Bruxelles, la situation est un peu meilleure, mais pas de beaucoup. Pour 14.000 offres d’emploi transmises par le VDAB à l’office bruxellois de l’emploi Actiris, 251 candidatures ont été déposées, soit un taux de 1,8 %.
  • Étant donné que le taux de chômage à Bruxelles et en Région wallonne, respectivement de 12,8 et 8,8 %, est beaucoup plus élevé qu’en Région flamande (3,4 %), il serait pourtant logique que les offres d’emploi transmises soient mieux accueillies dans la capitale et le sud du pays.
  • Une occasion manquée, selon le député flamand Tom Ongena (Open Vld), qui appelle à une meilleure coopération entre les entités fédérées en termes d’activation des demandeurs d’emploi. « Pour combler les nombreux postes vacants, les gens se tournent vers une main-d’œuvre en provenance de l’étranger, mais il serait préférable que l’on fasse d’abord plus pour diriger les demandeurs d’emploi de Wallonie et de Bruxelles vers nos postes vacants. C’est loin d’être le cas aujourd’hui », soutient-t-il dans les colonnes de De Tijd.

Même pas d’accord sur la façon de compter

  • Et la tendance est même à la baisse : en 2012, 51.000 travailleurs wallons étaient encore actifs en Flandre, mais en 2022 ils n’étaient plus que 45.500. Et en Flandre occidentale, les Français sont encore plus nombreux à travailler activement que les Belges francophones, selon Ongena . « Cela s’explique en partie par un statut frontalier avantageux, mais pas par les compétences linguistiques. Aujourd’hui, les offres d’emploi sont transmises et une demande d’emploi suit parfois. Mais la question de savoir si le demandeur d’emploi fait réellement des efforts n’est pas posée », explique le député flamand.
  • La où, comme souvent dans notre pays, cela vire surréaliste, c’est que la presse francophone signalait en grande pompe le mois dernier un nombre record de 100.000 francophones travaillant en Flandre en 2022. Un nombre dans lequel il faut toutefois dissocier 55.992 Bruxellois pour 45.448 Wallons détaillait Le Soir.
  • Deux façons de dire la même chose donc, même s’il faut rappeler que ce nombre a fort fluctué d’une décennie à l’autre : en 2000, 70.000 francophones travaillaient en Flandre, et ils étaient 83.000 en 2010. Mais le nombre de Wallons s’est effectivement effondré de 15,3%, en 2022 par rapport à l’année précédente tandis que les Bruxellois sont 4,9% plus nombreux.

Une coopération accrue

  • Depuis mars, le Voka, l’organisation patronale flamande, s’est lancé dans une véritable campagne de recrutement en Wallonie, avec un site dédié nommé « Vous êtes les bienvenus » – en français dans le texte – et un salon de l’emploi à Mouscron en février dernier. De son côté, le Forem a décidé d’organiser cette année deux « Werkweek » afin de présenter aux demandeurs d’emploi wallons les opportunités existant en Flandre.
  • Tout comme le ministre flamand du Travail, Jo Brouns (cd&v), Ongena demande une plus grande coopération entre le VDAB et le Forem, Brouns plaidant pour sa part que les demandeurs d’emploi wallons puissent être formés par l’office flamand de l’emploi.
  • La possibilité de sanctionner les demandeurs d’emploi qui refusent trop souvent un emploi ou ne se présentent pas pourrait également être envisagée. Ce volet sanctions est aujourd’hui quasi inexistant : le VDAB sanctionne 2,9% des demandeurs d’emploi qui ne respectent pas les rendez-vous ou qui ne font pas assez d’efforts dans leur recherche. En Wallonie, le Forem ne sanctionne que 1,1% des demandeurs d’emploi, tandis qu’Actiris, avec 0,2%, sanctionne à peine.
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