Comme prévu, la Réserve fédérale a réduit les taux d’intérêt de 25 points de base pour les fixer entre 4,5 % et 4,75 %. Il s’agit d’une réduction moins importante que lors de la réunion monétaire précédente, où les taux avaient été abaissés de 50 points de base.

Principaux renseignements

• Le nouveau taux directeur de la Fed est désormais compris entre 4,5 % et 4,75 %.
• Avec l’affaiblissement de l’inflation, la Fed dispose de plus de marge pour baisser les taux. Cependant, l’institution monétaire ne parle plus d’une inflation qui évolue dans la bonne direction.
• La banque centrale avertit que les perspectives économiques demeurent incertaines.

Dans l’actualité : la Fed réduit ses taux d’intérêt à 4,5 % – 4,75 %.

• C’est la deuxième fois cette année que la banque centrale baisse ses taux. La Fed agit avec davantage de prudence cette fois-ci, car lors de la dernière réunion, les membres du conseil avaient réduit les taux de 50 points de base.

Détails : Plusieurs raisons expliquent la décision de la Fed de réduire encore le taux directeur.

• Tout d’abord, il y a l’affaiblissement de l’inflation. En septembre, elle s’élevait à 2,4 %, contre 2,5 % en août. En 2022, les prix à la consommation avaient augmenté en moyenne de 9,1 % (en glissement annuel) à leur pic.
  • Cette inflation extrêmement élevée avait poussé la banque centrale à relever les taux rapidement. Entre mars 2022 et juillet 2023, les taux étaient passés de 0 – 0,25 % à 5,25 – 5,5 %.
• De plus, le ralentissement du marché de l’emploi donne davantage de latitude à la Fed pour assouplir sa politique monétaire. Selon le dernier rapport sur l’emploi du ministère du Travail, seulement 12 000 emplois ont été créés aux États-Unis le mois dernier. La banque centrale note toutefois que le taux de chômage reste bas, à 4,1 % en octobre, soit le même niveau qu’en septembre.
• Par ailleurs, les perspectives économiques incertaines compliquent la tâche de la Fed. Actuellement, l’économie américaine continue de croître régulièrement. Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 2,8 % au troisième trimestre par rapport à l’année précédente.
  • Néanmoins, la Fed avertit que la situation pourrait encore évoluer. « Nous examinerons attentivement tous les indicateurs économiques futurs, y compris les chiffres de l’emploi, et interviendrons si nécessaire », déclare la banque.
  • La Fed prêtera également une grande attention à la politique que le président élu Donald Trump souhaite mettre en place, craignant que ses projets de politique économique ne stimulent de nouveau l’inflation. Dans un tel contexte, la Fed pourrait être contrainte de maintenir les taux élevés pendant un certain temps, voire de les augmenter davantage.

Dernière réunion de l’année pour la Fed

À noter : La banque centrale a maintenant réduit les taux de 75 points de base au total, tout comme son homologue européenne. Les membres du conseil de la Fed se réuniront pour la dernière fois cette année les 17 et 18 décembre. Que décideront-ils alors ?

• Un indice important se trouve dans la déclaration de presse. La banque centrale ne mentionne plus une inflation se dirigeant de manière durable vers les 2 %, suggérant ainsi que les taux pourraient rester inchangés quelque temps.
  • La Fed réaffirme cependant que des progrès ont été accomplis pour atteindre l’objectif d’inflation, tout en reconnaissant que celle-ci demeure relativement élevée.
  • Nous en saurons un peu plus la semaine prochaine, puisque le ministère américain du Travail publiera le 13 novembre le rapport sur l’inflation pour le mois d’octobre.
• La situation sur le marché du travail jouera également un rôle important. Si celui-ci ralentit trop fortement, la Fed pourrait être contrainte de réduire encore les taux. Le scénario d’un atterrissage en douceur – où la Fed parvient à maîtriser l’inflation sans plonger l’économie américaine en récession – serait alors menacé.
• Certains grands banquiers ne sont pas convaincus que la Fed finira l’année par une réduction des taux. C’est ce qu’ils ont déclaré lors d’un entretien avec le site d’information américain CNBC à l’occasion d’un forum d’investissement annuel en Arabie Saoudite.
  • David Solomon, PDG de Goldman Sachs, a par exemple affirmé que l’inflation serait davantage ancrée dans l’économie mondiale que ce que les marchés anticipent actuellement, ce qui signifie que les hausses de prix pourraient être plus importantes que ce qu’indique la tendance actuelle.