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Avec sa pause dans les hausses des taux, la Fed espère encore un « soft landing » pour l’économie américaine

Avec sa pause dans les hausses des taux, la Fed espère encore un « soft landing » pour l’économie américaine
Jerome Powell, gouverneur van de Fed. (Win McNamee/Getty Images)

Ce n’était pas une surprise : la banque centrale américaine n’a pas relevé les taux d’intérêts, hier soir. C’est toutefois seulement une pause, et pas un changement majeur de stratégie. Mais celle-ci vise un objectif clair : offrir une bouffée d’oxygène aux marchés, et planer ainsi au plus près d’un « atterrissage en douceur » pour l’économie américaine.

Les faits : ce mercredi soir, la Fed, la banque centrale américaine, a livré sa décision : pas de hausse des taux d’intérêt ce mois-ci, qui restent ainsi dans un intervalle de 5,25 à 5,50%.

  • Une décision prise à l’unanimité, mais que la Fed ne veut pas présenter comme un changement de stratégie, bien au contraire : l’économie américaine reste forte, et des hausses ultérieures restent envisageables s’il faut en arriver là pour refroidir l’inflation, qui était toujours de 3,7% en août – l’objectif étant les 2%.

L’objectif : « Un atterrissage en douceur reste un objectif principal », a asséné Jerome Powell, le président de la Fed, ce mercredi. « C’est ce que nous essayons d’atteindre depuis tout ce temps. […] Je ne voudrais pas en évaluer la probabilité, cependant. Ce n’est pas à moi de le faire. »

L’inflation reste la priorité

  • Comprendre par là : ralentir l’économie et refroidir l’inflation sans la ralentir trop pour provoquer une récession. Et l’économie américaine, plus vigoureuse que ce que la Fed attendait, ne semble pas menacée de ce dernier péril. L’ennui, c’est que ça nourrit aussi l’inflation. C’est un jeu d’équilibre très délicat.
  • Les études historiques des précédents cycles de resserrement de la Fed révèlent que les atterrissages en douceur tiennent tant de la chance que de l’habileté d’un pilote qui ne sait pas toujours jusqu’où il peut pousser sur les commandes de son avion, rappelle Yahoo! Finance. L’économie n’a jamais été une science exacte.
  • Powell a aussi rappelé que la priorité restait la stabilité des prix, donc la lutte contre l’inflation. Si cela peut se faire sans casse, tant mieux. Mais rien n’est moins sûr. L’un des grands enjeux est le marché du travail américain. Il s’est refroidi dernièrement, avec un nombre d’offres d’emploi en forte baisse le mois dernier. C’est bon signe pour la Fed, et c’est probablement une des motivations de la pause dans les hausses des taux. Mais ça n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les Américains.

Le contexte : la Fed travaille à vue, et sous le coup de nombreuses critiques. Et la possibilité d’un « shutdown » des administrations américaines risque de lui compliquer la tâche, alors que la frange dure des Républicains américains repart en fronde. En cas de blocage des institutions publiques, la Fed se verrait privée des données économiques dont elle a besoin pour établir sa politique.

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