Alors que les Vénézuéliens ordinaires sont confrontées à de grandes difficultés, certains membres des élites qui gravitent autour du président Nicolas Maduro mènent une vie luxueuse à l’étranger.
La plateforme d’opposition VVsincensura a appelé la population et les opposants au régime à lui communiquer tous les renseignements qu’ils peuvent obtenir concernant le style de vie que mènent certains des proches du président – ou leurs enfants – à l’étranger. Le site Web du mouvement affirme qu’il est déjà inondé de preuves concernant les existences opulentes de ces élites, dont certains membres ont allègrement critiqué les opposants au régime en les qualifiant de « bourgeois ».
Ces documents portent entre autres sur Lucia Rodriguez, la fille du maire de Caracas et nièce du ministre des Affaires étrangères du Venezuela, qui mène grand train en Australie, où elle suit des études de journalisme dans une université privée.
Rodriguez a posté des photos révélant son existence opulente à Sydney, puis elle a été photographiée par un opposant au régime en train de surfer et de siroter des cocktails à la célèbre plage de Bondi. Cela a suscité une grande indignation auprès de l’opposition au Venezuela, un pays où la majorité de la population est confrontée aux pénuries chroniques de produits de base, et à une inflation qui a été estimée à 2000 % pour cette année.
300 milliards de dollars
VVsincensura a publié d’autres clichés, souvent pris sur Facebook ou Instagram, montrant que Lucia Rodriguez n’était pas un cas unique. Des dizaines de parents de l’élite socialiste vénézuélienne se sont établis à l’étranger, où ils mènent une existence luxueuse. De même, beaucoup de familles liées au gouvernement de Maduro ont migré aux Etats-Unis, un pays pourtant régulièrement décrié comme étant impérialiste.
Certains hauts fonctionnaires vénézuéliens ont envoyé leurs enfants poursuivre leurs études à l’étranger dans des pays tels que l’Espagne ou le Brésil. Normalement, une loi vénézuélienne stipule que le salaire d’un ministre ne doit pas dépasser douze fois le salaire minimum au Venezuela, soit 500 euros par an. Cela implique qu’en théorie, les hauts fonctionnaires ne devraient pas avoir les moyens d’envoyer leurs enfants étudier à l’étranger.
Mais les politiciens de l’opposition vénézuélienne affirment que ces élites ont volé au moins 300 milliards de dollars dans les caisses de l’Etat au cours de la dernière décennie. Les deux filles du défunt Hugo Chavez, ancien président du Venezuela, n’échappent guère à leurs accusations. L’année dernière, le Miami Diario avait estimé la fortune de l’une d’entre elle, María Gabriela Chávez, à 3,7 milliards d’euros, ce qui faisait d’elle la personne la plus riche du Venezuela.