Au Venezuela, les animaux domestiques sont les dernières victimes de la crise économique. Nombreux sont les propriétaires qui abandonnent dorénavant leurs chiens et leurs chats le long des routes car ils ne peuvent plus assumer le coût de leur alimentation.
Selon Angela Exposito, directrice de Fundanimalia, une organisation protectrice des animaux sans but lucratif, le nombre d’animaux domestiques abandonnés a sensiblement augmenté au Venezuela au cours des trois derniers mois. Récemment, la plupart des chiens à l’abandon étaient principalement des races mixtes. Mais à présent, de plus en plus de chiens de pure race comme des goldens retrievers sont abandonnées à leur propre sort dans des terrains vagues le long de la route panaméricaine, dans les alentours de la ville industriel de La Victoria, un peu plus de 30 km à l’ouest de la capitale Caracas.
Les animaux domestiques, dernières victimes en date de la crise vénézuélienne
Au Venezuela, la crise économique fait rage. Le pays fait face à une pénurie de denrées alimentaires, de médicaments et d’autres produits de première nécessité. L’inflation vénézuélienne est galopante, les pannes d’électricité récurrentes et les pillages en nette augmentation.
La pénurie alimentaire est si grave que le gouvernement a récemment ouvert sa frontiere avec la Colombie afin de laisser transiter des centaines de Vénézuéliennes vers la ville colombienne de Cúcuta pour qu’elles puissent s’approvisionner en riz, en maïs, en pâtes et autres aliments de base.
« Si les personnes ne disposent pas de nourriture pour elles-mêmes, comment vont-elles s’en sortir avec leurs animaux domestiques ? », explique Exposito. « Elles n’ont pas d’autres choix que de les abandonner ».
Par conséquent, chiens et chats se retrouvent affamés le long des routes, sont écrasés par les véhicules ou peuvent même finir dans les casseroles de Vénézuéliens qui n’ont de quoi se nourrir. Selon Ramon Muchacho, maire de Chacao, une banlieue de Caracas, la population la plus pauvre chasse maintenant les chiens et les chats errants afin de s’alimenter.
Les refuges sont submergés et bien souvent, ne peuvent plus accepter les animaux domestiques de propriétaires.
Enfin, la pénurie d’importation de composants de base pour aliments pour animaux domestiques (blé, maïs, farine de poisson) est si importante que quatre producteurs ont dû mettre la clé sous le paillasson.