Principaux renseignements
- Les exportations allemandes ont baissé en mai en raison de l’affaiblissement des effets d’anticipation.
- Malgré le recul des exportations, le surplus commercial de l’Allemagne a augmenté car les importations ont chuté plus rapidement.
- De potentiels droits de douane menacent les exportations allemandes à l’avenir.
L’Allemagne a enregistré un recul de ses exportations en mai, met un revirement à la baisse par rapport à la tendance positive du début d’année. Cette baisse de 1,4 pour cent par rapport au mois précédent fait suite à un repli similaire en avril, effaçant ainsi la hausse observée en février et mars. La cause principale est l’atténuation de l’effet de frontloading, où les entreprises avaient accéléré leurs expéditions en anticipant des perturbations attendues.
Malgré le recul des exportations, les importations ont chuté encore plus vite, de près de 4 pour cent, ce qui a permis au surplus commercial de l’Allemagne de s’élargir à 18,4 milliards d’euros. Les États-Unis restent le premier marché exportateur, bien que les données indiquent que le pic précédent était surtout dû au frontloading américain. Cet effet s’est désormais estompé.
Défis pour les exportateurs allemands
Les exportateurs allemands font face à de nombreux défis. Les analystes d’ING soulignent que les droits de douane potentiels constituent une menace majeure pour les exportateurs allemands et européens. Par ailleurs, un euro plus fort, tant face au dollar qu’en termes nominaux effectifs, inquiète les exportateurs.
Maintenant que les données économiques des deux premiers mois du deuxième trimestre sont disponibles, les analystes d’ING prévoient une stagnation ou une légère contraction de l’économie allemande. Les baisses des ventes de détail et de l’activité dans le bâtiment, malgré une légère hausse de la production industrielle, pourraient avoir un impact négatif sur le commerce.
Incertitude et volatilité persistantes
Bien qu’il y ait des signes d’optimisme et d’un possible retournement, ING estime qu’il faudra au moins un trimestre avant que des données tangibles ne confirment ce sentiment positif. En effet, la forte incertitude et la volatilité continuent de freiner l’activité.
Joachim Nagel, président de la Bundesbank, a partagé ces inquiétudes en soulignant les risques importants pour l’économie allemande à court terme. Il prédit une stagnation cette année, les hausses de prix et l’incertitude croissante réduisant la croissance d’environ trois quarts de point de pourcentage. Une escalade des conflits commerciaux pourrait amplifier cet effet jusqu’à 1,5 point en 2027.
Le gouvernement allemand tente d’atténuer certains effets négatifs des tarifs en augmentant les dépenses d’infrastructure et de défense. Il s’écarte ainsi de sa politique de rigueur budgétaire de longue date. Cependant, malgré des améliorations récentes, la confiance des entreprises et des consommateurs reste modérée.
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