Examen de l’impact d’une réévaluation de l’or pour la Belgique, les Pays Bas et la France

Une éventuelle réévaluation des réserves d’or américaines par l’administration Trump pourrait entraîner un gain comptable potentiel d’environ 390 milliards d’euros pour les banques centrales de Belgique, des Pays-Bas et de France. Cela offre une marge de manœuvre pour une réduction significative de la dette, mais s’accompagne de risques tels qu’une appréciation de l’euro et des pertes sur les obligations américaines.

La discussion à Washington sur l’augmentation du prix officiel de l’or aux niveaux du marché – environ 4 000 dollars l’once troy – pourrait déclencher une réaction en chaîne en Europe. « Cela crée une occasion unique de renforcer le bilan de manière ponctuelle », affirme Marieke de Haan, qui suit la BCE.

Gain comptable potentiel par pays

La Banque nationale de Belgique (BNB), la Banque des Pays-Bas (DNB) et la Banque de France gèrent ensemble plus de 3 200 tonnes d’or, évaluées à un prix obsolète d’environ 42 dollars l’once. Lors de la réévaluation, le prix de l’or s’élève à 4 000 dollars :

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Source : World Gold Council et banques centrales (novembre 2025).

Risques liés aux exportations et aux obligations

Une dépréciation du dollar d’environ 40 pour cent – similaire à celle de 1934 – renforce l’euro, surtout au détriment des économies dépendantes des exportations :

  • Belgique : perte d’exportation de 15 à 20 milliards d’euros (principalement des produits chimiques et pharmaceutiques).
  • Pays-Bas : 20-25 milliards d’euros (machines et produits chimiques).
  • France : 10-15 milliards d’euros (aviation et produits de luxe).

Klaas Knot, président de DNB, prévient : « Les ports comme Rotterdam et Anvers seront les plus durement touchés par un euro plus fort ».

En outre, des pertes sur les obligations d’État américaines sont imminentes :

  • Belgique : environ 170 milliards de dollars.
  • France : 157 milliards de dollars.

La coordination de la BCE est cruciale

L’impact net de cette opération est positif à moyen terme, à condition que la BCE coordonne rapidement sa propre réévaluation. Néanmoins, des risques supplémentaires tels que des importations inflationnistes via une énergie et des matières premières plus chères, et une dédollarisation accélérée par les pays du BRICS, exercent une pression sur l’économie européenne. Une étude de la Fed datant de 2025 souligne que de telles opérations génèrent en moyenne 3 pour cent du PIB, mais n’apportent pas de solution structurelle. Les analystes appellent donc à se préparer : « L’Europe ne doit pas attendre et voir, mais anticiper l’ordre exécutif de Trump. »

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