Le chef de la milice privée Wagner s’est exprimé pour la première fois depuis la rébellion avortée de son groupe contre le commandement militaire russe. Pour lui, il s’agissait avant tout de protéger ses hommes.
Dans l’actu : Après un week-end marqué par la mutinerie du groupe Wagner et le retrait de celui-ci, on n’avait plus de nouvelles du chef de la milice, Evguéni Prigojine, depuis samedi soir. Il s’est finalement exprimé ce lundi via un message audio de 11 minutes.
- « Le but de la marche était de ne pas permettre la destruction du groupe Wagner« , a clarifié Evguéni Prigojine, affirmant que c’était avant tout une manifestation de protestation, dont l’objectif n’était « pas de renverser le pouvoir dans le pays« .
- Le chef voulait donc sauver son groupe, menacé de démantèlement par les autorités russes, selon lui, et « traduire en justice ceux qui, par leur manque de professionnalisme, ont commis un grand nombre d’erreurs au cours de l’opération militaire spéciale », le nom que le Kremlin s’obstine à donner à la guerre en Ukraine.
- Il affirme ainsi que le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou (qu’il a critiqué et insulté à de nombreuses reprises), avait prévu que le groupe militaire « cesse d’exister » à partir du 1er juillet, selon CNN.
- « Personne n’a accepté de signer un contrat avec le ministère de la Défense, car tout le monde sait très bien, compte tenu de la situation actuelle et de l’expérience acquise au cours de l’opération militaire spéciale, que cela entraînera une perte totale de capacité de combat« , indique-t-il.
« De graves problèmes de sécurité »
À noter : Pourquoi avoir donc fait demi-tour dans cette lutte pour la survie de Wagner ?
- Comme ce fut déjà déclaré par le Kremlin samedi, Prigojine a choisi d’annuler cette marche pour éviter un bain de sang.
- Il a déclaré que la marche s’est arrêtée lorsque le détachement « a fait une reconnaissance de la zone, et il était évident qu’à ce moment-là beaucoup de sang serait versé. Nous avons estimé qu’il suffisait de montrer ce que nous allions faire ».
- En chemin, Prigojine a néanmoins appris certaines choses. « La marche a mis en lumière de graves problèmes de sécurité dans le pays », assure-t-il, puisque ses hommes ont pu parcourir 780 kilomètres sans grande résistance de l’armée régulière.
- « Pas un seul soldat sur le terrain n’a été tué », déclare-t-il, ajoutant « regretter d’avoir ensuite été contraints de frapper des avions (qui ont) largué des bombes et lancé des missiles. »
- Du côté des civils, on les accueillait à bras ouvert, à en croire l’ancien « cuisinier de Poutine » : « Les civils allaient à notre rencontre avec des drapeaux russes et des emblèmes de Wagner, ils étaient heureux quand nous arrivions et passions à côté d’eux. »
- Lorsque les soldats quittaient Rostov, où ils avaient établi leur quartier général militaire, de nombreux habitants criaient « Wagner ! » en guise d’encouragement.
- On ignore encore la localisation du chef du groupe de mercenaires, alors que le Kremlin indiquait qu’il devait se rendre en Biélorussie. Sans que l’on sache quand ni comment.
- Evguéni Prigojine a toutefois précisé que le président biélorusse, Alexander Loukachenko, qui avait joué le rôle de médiateur entre le Kremlin et Evguéni Prigojine, avait proposé des solutions pour permettre à Wagner de poursuivre ses opérations.
- « M. Loukachenko a tendu la main et a proposé de trouver des solutions pour la poursuite des travaux du groupe Wagner de façon légale », a-t-il encore affirmé dans son message audio.