La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, fait pression pour que le règlement CSA soit voté. Ce texte prévoit que les communications, qu’elles émanent d’institutions ou de particuliers, peuvent être surveillées pour détecter la présence de matériel pédopornographique. Et cette surveillance va particulièrement loin.
Dans l’actualité : Le règlement CSA sera particulièrement intrusif pour votre vie privée.
- L’Union européenne veut à tout prix renforcer la surveillance du partage d’images pornographiques d’enfants. Plus de contrôle, c’est automatiquement moins de vie privée : les communications en ligne doivent être analysées par l’intelligence artificielle. Cette IA doit cartographier la distribution de la pédopornographie.
- La loi va très loin : non seulement les personnes soupçonnées de diffuser de la pédopornographie seront surveillées, mais aussi littéralement tout le monde : les communications gouvernementales, les communications officielles entre ou avec des entreprises, mais aussi les mails et les messages privés entre particuliers seront passés au crible.
- La loi va également au-delà des recherches de termes, en détectant des modèles de langage liés au « grooming », à savoir « le processus par lequel un adulte aborde intentionnellement des mineurs et les manipule à des fins sexuelles », comme le définit Child Focus. Euronews écrit que la vie privée de 447 millions de citoyens européens sera menacée par le règlement CSA.
L’essentiel : la protection de la vie privée reste une question difficile pour les agences gouvernementales.
- « Pourquoi voudriez-vous protéger vos messages personnels si vous n’avez rien à cacher ? », c’est une phrase souvent utilisée par les autorités, qu’Ylva Johansson met désormais sur la table. Selon la commissaire européenne, cette loi d’envergure est le seul moyen de protéger la sécurité des enfants en ligne.
- Les associations professionnelles ne sont pas d’accord : les Nations unies et l’UNICEF avertissent que la surveillance généralisée de l’utilisation d’Internet par les jeunes est tout simplement préjudiciable à ces derniers. Selon un sondage réalisé par European Digital Rights (EDRi), une organisation qui défend les droits numériques des citoyens de l’UE, 80 % des jeunes âgés de 13 à 17 ans s’opposeraient à une loi telle que le règlement CSA.
- Le Contrôleur de la protection des données de l’Union européenne s’inquiète également de cette situation, estimant qu’une telle loi mettrait en danger la quasi-totalité des utilisateurs d’Internet, alors qu’il existe peu de preuves que cette loi puisse réellement mettre un terme à la diffusion de matériel pédopornographique.
(JM)