Selon un rapport publié par le cabinet de conseil McKinsey, l’Europe doit réduire sa demande de gaz naturel cette année, à hauteur de 55 milliards de mètres cubes. Elle a déjà consommé beaucoup moins l’année dernière, en raison d’un hiver chaud et de mesures visant à économiser le gaz.
Bis repetita : l’Europe devra encore fortement réduire sa consommation de gaz cette année, prévient McKinsey

Pourquoi est-ce important ?
L'Europe a pu éviter une crise énergétique l'année dernière. Les conséquences de la guerre en Ukraine l'ont amenée à se détourner rapidement du gaz naturel russe. Cependant, tous les problèmes ne sont pas encore résolus. Plusieurs facteurs, tels qu'une relance de l'économie chinoise et un hiver froid, pourraient à nouveau compliquer la situation.Dans l’actu : Selon le rapport de McKinsey, l’Europe doit encore réduire fortement sa demande de gaz naturel cette année. Sinon, le moteur économique risque de brouter.
- En 2022, la consommation européenne de gaz naturel a déjà été réduite, passant de 496 milliards de mètres cubes à 439 milliards. C’était une combinaison d’efforts, notamment des mesures de réduction de la consommation, et de coups de chance, un hiver chaud et une économie chinoise sous cloche. L’Europe a pu éviter la crise, l’hiver passé.
- Cette année, cependant, une nouvelle réduction de cette ampleur devrait être réalisée, prévient McKinsey. La consommation doit encore être réduite, pour atteindre 384 milliards de mètres cubes environ.
- Or, cela pourrait ne pas être aussi évident que l’hiver dernier.
Facteurs de risque
Les détails : Selon le rapport, il existe quelques facteurs de risque clés.
- Tout d’abord, l’économie : les entreprises européennes ont réussi à réduire leur consommation de gaz, mais McKinsey prévient qu’elles ne pourront pas maintenir ce cap pendant les deux prochaines années sans que la production en pâtisse.
- En outre, il est possible que les importations restantes en provenance de Russie – l’Europe importe encore quelque 25 milliards de mètres cubes par an, sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) – diminuent. Les importations par gazoduc ont déjà largement cessé.
- L’augmentation de la demande de gaz naturel cette année, principalement de la part de la Chine mais aussi d’autres pays asiatiques, constitue également un risque. Selon McKinsey, l’offre, pour l’Europe, pourrait diminuer de 35 milliards de mètres cubes cette année si la demande asiatique reste élevée.
- Enfin, il y a le risque d’un hiver froid, tant en Europe qu’en Asie, qui pourrait encore augmenter la demande.
La solution : McKinsey propose un certain nombre de mesures qui pourraient aider l’Europe à réduire davantage sa consommation.
- Selon le cabinet de conseil, il sera nécessaire de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires et des centrales au charbon pour compenser une partie de la baisse de la consommation de gaz. En outre, la construction de sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne devrait être accélérée.