Plus d’un an avant les élections américaines, les responsables européens se préparent à une possible défaite de Biden

Plus d’un an avant les élections américaines, les responsables européens se préparent à une possible défaite de Biden
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Alors que les élections présidentielles américaines se dessinent à l’horizon, les responsables européennes tentent d’en faire le plus possible, avant un éventuel changement de locataire à la Maison-Blanche.

Biden, le calme après la tempête Trump

La victoire de Joe Biden face à Donald Trump en novembre 2020 a été particulièrement bien accueillie par l’Union européenne, après quatre années difficiles sous la présidence de Trump.

  • Ce dernier a en effet mis à mal les relations transatlantiques, notamment en matière de commerce, de défense, mais aussi de technologie.
  • Joe Biden partageait davantage la vision et les priorités politiques de l’Union européenne.
  • Les relations transatlantiques se sont dès lors considérablement améliorées sous Biden.
    • Bruxelles et Washington ont adopté une position similaire face à la pandémie de coronavirus – alors que Trump remettait l’existence du virus en cause – et se sont tous deux engagés contre le changement climatique.
    • La proximité entre les deux s’est confirmée avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les dirigeants européens ont félicité les États-Unis pour leur soutien financier et militaire envers l’Ukraine.

« Il existe une coopération et une coordination étroites sans précédent entre l’UE et l’actuelle administration américaine. Cela va des niveaux officiels aux plus hauts niveaux »

a déclaré un responsable de l’UE, à CNBC.

Une nouvelle tempête à craindre ?

Mais les quatre années de présidence de Joe Biden touchent bientôt à leur fin, et rien ne dit qu’il parviendra à réitérer sa victoire de 2020. Un nouveau face à face entre Biden et Trump est envisagé et nous ne sommes pas à l’abri d’un duel surprise avec de nouveaux candidats.

« L’UE est consciente que cette [coopération] n’est pas acquise et cette approche pourrait changer lorsqu’il y aura à nouveau quelqu’un comme [l’ancien président Donald] Trump à la Maison-Blanche. Et l’UE essaie d’utiliser cet élan pour faire avancer [un] certain nombre de dossiers, des sujets où il y a des intérêts communs »

a ajouté le même responsable
  • L’arrivée d’un nouveau président à tête de la Maison-Blanche pourrait rebattre les cartes et perturber les projets de l’Union européenne vis-à-vis des États-Unis.
  • Le soutien américain à l’Ukraine pourrait être réduit, voire totalement balayé, en fonction de celui ou celle qui occupera le poste de président des États-Unis.

Fin du soutien américain à l’Ukraine ?

Le cas de Donald Trump :

  • Interrogé sur le conflit opposant la Russie à l’Ukraine, le magnat de l’immobilier s’est montré peu enclin à prendre position.
  • Donald Trump s’est en effet refusé à indiquer quel camp il souhaitait voir gagner. Il ne s’est par ailleurs engagé à aucun soutien envers Kiev.
  • Il a cependant assuré que le conflit se terminerait dans les 24 heures s’il venait à gagner les élections.

Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis :

  • Sa candidature est pressentie. Il devrait l’annoncer plus tard de mois-ci.
  • L’homme a indiqué que les États-Unis ne devraient pas s’impliquer davantage dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie.
  • De quoi suggérer la fin du soutien financier et militaire des États-Unis s’il venait à gagner les élections.

Dans les deux cas, l’implication indirecte des États-Unis dans le conflit opposant l’Ukraine à la Russie serait certainement remise en question. L’UE devrait donc faire une croix sur le soutien financier et militaire de la plus grande économie du monde et cela pourrait lui faire particulièrement mal.

Une relation qui évolue

Si le partenariat transatlantique est essentiel pour l’UE, comme l’a indiqué un diplomate européen à CNBC, sous couvert d’anonymat, la relation entre Bruxelles et Washington est amenée à évoluer.

  • L’UE cherche en effet à réduire sa dépendance étrangère, tant vis-à-vis de la Chine que des États-Unis. « L’UE développe sa propre voie vers l’autonomie stratégique, ce qui ne signifie pas que nous tournons le dos à nos alliés. Au contraire, cela signifie que nous devons être plus capables de pouvoir faire nos propres choix », a souligné le responsable.
  • De son côté, même si Biden s’est montré plus ouvert aux échanges avec l’Europe par rapport à Trump, l’actuel président américain reste le père de l’IRA : il a voté en faveur d’un important paquet de subventions vertes qui fait trembler le vieux continent.
  • Et on peut aisément imaginer que le prochain président américain poursuive dans cette voie.
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